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Kidal: à quoi jouons-nous?

D'aucuns affirment que la grande muette est déjà  présente à  Kidal, d'autres disent qu'elle n'est qu'à  quelques encablures de la…

D’aucuns affirment que la grande muette est déjà  présente à  Kidal, d’autres disent qu’elle n’est qu’à  quelques encablures de la ville. D’après le capitaine Modibo Traoré, l’un des porte-parole de l’armée malienne, « l’armée fait désormais la reconnaissance de la zone s’étendant entre Kidal et Anefis. Un petit groupe de militaires peut aller jusqu’à  35 km de Kidal et revenir en arrière. L’armée ne serait pas en mesure d’attaquer Kidal aujourd’hui, car il faut que la zone d’Anefis soit d’abord sécurisée». Le Chef de la diplomatie malienne avait déclaré lors d’une conférence de presse qu’«il est hors de question que les groupes armés continuent d’exister. Nous serons disposés à  discuter avec ceux qui déposeront les armes. Dans le cas contraire, nous serons obligés d’utiliser d’autres moyens que nous jugerons utiles pour reconquérir Kidal». A la veille des négociations officielles entre le gouvernement malien et le MNLA, qu’est-ce qui a pu motiver l’exécutif à  aller à  l’offensive ? Est-ce les récents évènements survenus à  Kidal o๠le MNLA affirme détenir des officiers du service de renseignement ? Est-ce les exactions commises par les rebelles et l’expulsion des jeunes à  « peau noire »? Est-ce une planification de longue date ? La promptitude avec laquelle la France a réagit face à  l’avancée des islamistes en janvier dernier a été saluée par tous. Pour que François Hollande mérite totalement le prix de l’Unesco pour la paix qui lui a été décerné, il devrait faire autant à  Kidal. Lors de la remise de ce prix, il a appelé au désarmement des groupes armés. La présence de l’armée française à  Kidal devrait en principe aider au désarmement de ces groupes. Pourquoi n’était-elle pas intervenue lors des exactions commises par le MNLA le weekend dernier contre de paisibles citoyens? Aujourd’hui C’’est comme si la France fait face à  un dilemme et joue à  la prudence pour des questions d’intérêts certainement. Qu’en sera-t-il du dialogue qui débute entre le gouvernement et le MNLA ce vendredi 7 juin à  Ouagadougou ? Wait and see !