Kidal : Zone de non droit

l'émotion, la colère et l'incompréhension sont les sentiments les plus partagés au Mali et ailleurs après l'assassinat sauvage de nos confrères…

l’émotion, la colère et l’incompréhension sont les sentiments les plus partagés au Mali et ailleurs après l’assassinat sauvage de nos confrères de Radio France internationale(RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon à  Kidal le samedi dernier. Cet assassinat des deux professionnels aguerris des médias, au delà  de l’indignation qu’il suscite, remet à  jour la lancinante question de Kidal. l’Adrar des Iforas considérés de l’aveu même du ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maà¯ga, comme une zone de non-droit. Le président de la République du Mali Ibrahim Boubacar Kéita, avait, il y a juste quelques jours, déploré la situation à  Kidal o๠des militants du MNLA occupent le gouvernorat et la station régionale de l’ORTM pendant que les représentants de l’Etat rasent les murs en se confinant dans les locaux de la mairie. Un aveu d’impuissance au plus sommet qui vient malheureusement corroborer le sentiment général d’indignation et d’incompréhension des Maliens suite au traitement permissif accordé au MNLA. Excédés, des Maliens avaient vite conclu vite à  une espèce de collusion ou encore un accord tacite entre la France et la MNLA autour de la région concernée. Restaurer l’autorité de l’Etat à  Kidal l’assassinat odieux des journalistes de la radio mondiale va sans doute amener la France et même la communauté internationale à  revoir leur copie vis-vis de la gestion réservée à  Kidal. En termes clairs, il s’agira de permettre à  l’Etat malien d’exercer sa pleine souveraineté à  Kidal au même titre que les autres régions du nord libérés grâce à  l’opération Serval en janvier dernier. Il s’agira aussi de mettre, ipso facto, de contraindre le MNLA de rentrer dans sa coquille et de se mettre sous la férule de l’Etat central conformément d’ailleurs à  l’esprit des accords de Ouagadougou dont ils sont signataires. Loin d’être cantonnés, les groupes armés circulent dans la région tout en la terrorisant. Ceci est une nécessité urgente au regard de ce qu’on pourrait appeler la réorganisation des groupes jihadistes à  partir de Kidal. Disons le net : il est difficile aujourd’hui d’opérer une dichotomie possible entre le MNLA, Ançar dine et autres groupes jihadistes tant la région de Kidal est devenue aujourd’hui la plaque tournante des groupes armés de toutes espèces. En effet le groupe indépendantiste n’existait plus au moment de la libération des régions du nord notamment de Kidal. Ce qui veut dire que les ‘’régents » de Kidal ne sont ni plus ni moins que des jihadistes, des islamistes qui, sentant le roussi, se sont recyclés avant de rebondir comme C’’est le cas actuellement. Par MNLA aujourd’hui il faut, sans exagérer, voir tous ceux qui ont à  un moment donné semé la désolation au Mali et qui ne sont pas prêts à  abandonner cette funeste entreprise. La France comme la communauté internationale doivent comprendre, in fine, que le mouvement est le cheval de Troie des jihadistes, islamistes et des narcotrafiquants. Sans anticiper sur les conclusions des enquêtes sur l’assassinat des confrères de RFI, on voit mal comment on pourrait innocenter le MNLA dont quand on sait que les journalistes ont tété enlevés devant la porte d’un de ses responsables après une interview. Troublantes coà¯ncidences.