L’accaparement des terres: les petits fermiers réduits à la misère…

A tout point de vue, l'accaparement des terres en Afrique se révèle comme un grave danger contre la sécurité alimentaire.En…

A tout point de vue, l’accaparement des terres en Afrique se révèle comme un grave danger contre la sécurité alimentaire.En effet, deux tiers des terres accaparées l’ont été en Afrique, o๠l’insécurité alimentaire est plus importante. Cette année au Mozambique, on estime qu’environ 10,9 millions d’hectares ont été concernés par ce phénomène. Cela représente plus de deux fois la superficie des Pays Bas (4,2 millions d’hectares) ou de la Suisse (4,1 millions hectares). “ Par accaparement des terres nous entendons, l’acquisition à  grande échelle par des investisseurs privés (compagnies ou pays) de terres, avec un impact négatif sur le bien-être et la sécurité alimentaire des populations locales » a affirmé Lamine Ndiaye porte-parole d’Oxfam à  la réunion de l’Union Africaine au Malawi. « Alors que les directives de l’Union Africaine dans ce sens sont un pas dans la bonne direction, Oxfam reste inquiet par le fait que l’accaparement des terres ne soit pas adéquatement pris en compte de manière urgente au niveau national, régional et global. » « Les petits agriculteurs qui verraient des opportunités dans ces nouveaux investissements agricoles constatent que ces investissements sont très peu régulés et mal exécutés » selon Mariam Sow de Enda-Pronat, un partenaire d’Oxfam. Dans ce domaine la première responsabilité des gouvernements est de protéger leurs populations contre de mauvais contrats. Reconnaà®tre et renforcer toutes formes de droits de la terre, dans le but de s’assurer de l’accès des communautés aux ressources naturelles dont leur bien-être dépend, doit être une priorité. Dans les pays o๠de tels droits ne sont pas totalement garantis, il est urgent de soutenir les communautés dans leurs revendications aux droits à  la terre. C’’est ce que fait Oxfam par son soutien aux mouvements de la société civile, aux structures d’aide judiciaire et aux organisations en charge du bien être, en organisant des recherches et analyses relatives à  des questions foncières locales. “Les femmes qui sont à  la base des activités agricoles dans la plupart des états africains, ne peuvent déjà  pas tirer entièrement bénéfice de la terre et accéder à  un niveau de vie décent. l’accaparement des terres peut alors représenter un coup fatal dans la mesure o๠la lutte pour la terre est exacerbée par les investissements fonciers qui réduisent l’accès aux ressources naturelles, en déplaçant les populations locales, et n’arrivent pas à  satisfaire les promesses d’emplois aux femmes travailleuses.