L’agriculture africaine : un état des lieux alarmant

l'Uémoa a également décidé que la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) financera, « sous forme de prêt » des…

l’Uémoa a également décidé que la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) financera, « sous forme de prêt » des projets agricoles, à  court terme, à  hauteur de 12 milliards FCFA (plus de 24 millions de dollars). Les ministres ouest-africains se sont ainsi engagés à  « poursuivre les efforts de prise en compte dans les budgets nationaux, du financement de l’agriculture […] pour assurer l’autosuffisante alimentaire de l’Union ». l’agriculture qui représente pour certains une des bases de l’économie africaine a toujours été perçue comme la clé du développement économique du continent. Un continent o๠les trois quarts de la population travaillent dans le secteur agricole qui fournit ainsi près de 60% des emplois même s’il ne contribue que pour très peu à  son PIB (autour de 17%) et ne nourrit que deux tiers de la population. Et pour cause, essentiellement composée de petites exploitations artisanales, l’agriculture africaine est avant tout vivrière. Non seulement, elle ne sert globalement qu’à  satisfaire les besoins locaux, mais de plus, sa production n’a cessé de baisser ces dernières décennies tandis que la population est quant à  elle en constante augmentation. De 1,05 milliard estimé en 2011, elle devrait passer à  plus de 1,8 milliard en 2050. Le défi pour beaucoup de pays africains, d’atteindre une croissance annuelle de 6% de la productivité agricole d’ici 2015 afin de pourvoir aux besoins alimentaires de l’ensemble de la population de la région, paraà®t donc quelque peu illusoire à  certains. Cela d’autant plus que jusqu’à  présent, beaucoup de pays en Afrique ont toujours favorisé les cultures de rente développées pendant la période coloniale et destinées à  l’exportation. On peut ainsi citer le cas du Ghana, du Mali et du Kenya, tributaires respectivement de l’évolution des cours mondiaux du cacao, du coton, et du thé. Des cultures souvent inadaptées aux sols africains dont beaucoup comme au Sénégal (la monoculture de l’arachide a fortement abà®mé un écosystème déjà  fragile) ont subi des dégâts presque irréversibles. Viennent s’ajouter à  cela, des contraintes biophysiques comme la sécheresse, l’épuisement des éléments nutritifs des sols, en plus du changement climatique qui pourrait constituer un danger supplémentaire pour les systèmes de production. Source : Afrique Expansion magazine