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L’insaisissable Tatam Ly

Des ténors du parti présidentiel voudraient voir l'ancien fonctionnaire de la BCEAO quitter la primature. Ils égrènent un chapelet de…

Des ténors du parti présidentiel voudraient voir l’ancien fonctionnaire de la BCEAO quitter la primature. Ils égrènent un chapelet de reproches contre le chef du gouvernement. Les détracteurs évoquent l’âge relativement jeune du PM qui n’a pas participé au combat politique du président de la république. « Il n’a pas mouillé le maillot lors des chaudes empoignades contre de jeunes challengers comme Soumaila Cissé et Zoumana Sacko qui attaquaient le programme économique de notre candidat. Il ne fait pas partie des cadres du RPM. A ce propos, un allié avoue « ne pas comprendre les tenants et les aboutissants du choix du ce premier ministre, plus proche des bailleurs de fonds, qu’impliqué dans la satisfaction des besoins sociaux des Maliens ». « Les affaires ne marchent pas, les opérateurs économiques sont dans l’expectative du fait de procédures administratives longues et complexes, poursuit notre interlocuteur, Tatam Ly instruit les ministres de respecter les procédures pour ne pas enfreindre les règles de bonne gouvernance. Pourtant, une simplification des procédures de décaissement pourrait aider les hommes d’affaires à  vite rentrer dans leurs fonds et permettre une bonne redistribution des richesses dans le tissu socio-économique ». Un homme rigoureux Tatam Ly gêne donc les professionnels de la politique. En bon banquier, il traite les dossiers avec minutie. Ses méthodes de travail dérangent les politiciens. Son silence les déroute or les bailleurs de fonds apprécient ce technocrate qui gère avec parcimonie les deniers de l’Etat et les lignes de crédit mises à  la disposition du pays par les partenaires au développement. Rigoureux et attaché à  l’austérité qui demeure la marque de fabrique des banquiers, Tatam Ly, selon un de ses conseillers, « refuse la pression des politiques et C’’est d’ailleurs son tempérament froid qui aurait plu à  IBK. Il sera premier ministre tant que le président de la république voudra de lui à  la primature, mieux la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement et l’Uemoa lui renouvellent constamment leur confiance ». Pendant que certains politiciens espèrent le départ de Tatam Ly, ce dernier prépare sereinement son face à  face avec les députés et dans les ministères, les conseillers techniques ont fini de préparer les notes techniques devant permettre au chef de l’exécutif d’accomplir son grand oral à  l’Assemblée nationale. Que Tatam Ly parte, ne serait pas une surprise puisque tout premier ministre peut être amené à  démissionner, mais qu’il s’en aille suite à  des manœuvres politiciennes, serait une injustice et une perte pour un pays o๠la politique politicienne, doit être rangée une bonne fois pour toutes dans les tiroirs, le temps de la reconstruction du pays.