La Banque Mondiale publie une nouvelle étude sur l’impact économique d’Ebola

Les dégâts économiques liés à  l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, pourraient s'élever à  32,6 milliards de dollars d'ici la…

Les dégâts économiques liés à  l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, pourraient s’élever à  32,6 milliards de dollars d’ici la fin de l’année 2015 si l’épidémie devait s’étendre aux pays voisins, notamment les plus grandes économies de la région, estime la nouvelle étude publiée par la Banque Mondiale. « Comme nous ne sommes pas certains que l’épidémie soit contenue d’ici le mois de décembre 2014 et compte tenu des difficultés à  prévoir son parcours et sa progression, nous avons envisagé deux cas de figures possibles pour estimer les impacts de l’épidémie à  moyen terme, C’’est à  dire d’ici la fin de l’année calendaire 2015 », précise encore l’étude. Dans le scénario « faible Ebola », l’épidémie serait rapidement contenue dans les trois pays les plus touchés par le virus, tandis que dans le scénario « fort Ebola », l’épidémie serait contenue plus lentement avec une contagion à  l’ensemble de la région. Pertes significatives pour le PIB des pays les plus touchés Selon des chiffres publiés par la Banque Mondiale, l’impact à  court terme, sur l’année 2014, pour un pays comme la Guinée s’élèverait à  environ 130 millions de dollars de perte, soit 2,1% du PIB National. Pour la Sierra Léone, le chiffre culmine à  163 millions de dollars. Dans un scénario à  moyen terme, dit de « Faible Ebola », ces pertes baissent évidemment passant à  43 millions pour la Guinée et 59 millions pour la Sierra Léone, tandis que le Libéria, l’un des pays les plus touchés, pourrait perdre près de 113 millions de dollars, soit 5,8% de son PIB. Pour le troisième et dernier scénario, de l’étude de la Banque Mondiale, à  moyen terme et dit de « Fort Ebola », il faut prévoir 142 millions de pertes pour la Guinée, 234 millions de pertes pour le Libéria, et au moins 439 millions de pertes pour la Sierra Léone. Ces perspectives sombres ne sont pas pour rassure les investisseurs ni l’économie nationale des trois pays les plus affectés par Ebola. « Etant donné le coût économique énorme de la crise Ebola pour la Guinée, le Liberia, la Sierra Leone et leurs voisins d’Afrique de l’Ouest, il est impératif que la communauté internationale se mobilise davantage. Elle doit surpasser les obstacles logistiques afin d’envoyer plus de médecins et de personnel médical qualifié, fournir plus de lits d’hôpital, et soutenir davantage les services de santé pour enrayer Ebola et remettre ces pays sur pieds » a déclaré Jim Yong Kim, le Président du Groupe de la Banque mondiale. Endiguer l’épidémie avec des investissements dans les systèmes de santé A ce propos, révèle l’étude, qui se veut un brin optimiste, Le Nigéria et le Sénégal ont démontré qu’il est possible de contenir l’épidémie grâce à  une forte mobilisation des pouvoirs publics qui se sont appuyés sur leur système de prise en charge sanitaire. Là  encore, la question financière entre en jeu dans les politiques nationales de santé, puisque selon Jim Yong Kim, des investissements continus dans les systèmes de santé auraient permis de réduire les coûts énormes de cette crise pour les pays concernés et le reste du monde. Il faudrait pour cela identifier des financements adaptés pour améliorer les équipements de protection sanitaire et les procédures de sécurité dans les ports et les aéroports des trois pays les plus fortement touchés, ainsi que dans les pays voisins. Ce qu’il faut retenir de cette étude de la Banque Mondiale, C’’est l’enjeu crucial de prise en charge rapide d’une épidémie aussi foudroyante que la fièvre Ebola. Avec désormais plus de 3300 décès répertoriés en Afrique de l’Ouest, la Banque Mondiale, qui a déjà  fourni 400 millions de dollars d’aide d’urgence aux pays affectés, préconise, si l’épidémie parvient à  être endiguée de « renforcer le réseau d’alerte rapide, de contrer rapidement les réactions de panique et de psychose, préjudiciables à  l’économie, et de combiner ces efforts d’endiguement, avec des appuis budgétaires clairs, le rétablissement de la confiance des investisseurs, des systèmes renforcés de surveillance sanitaire, et de plus grandes capacités de diagnostic et de soins etc…»