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La belle leçon de démocratie du Sénégal

Qui l'aurait cru ? Alors que le Mali vit le retour de l'histoire, ce 26 Mars, avec une junte militaire…

Qui l’aurait cru ? Alors que le Mali vit le retour de l’histoire, ce 26 Mars, avec une junte militaire qui a renversé Amadou Toumani Touré, C’’est le Sénégal, o๠toutes les craintes étaient vives face à  l’obstination d’Abdoulaye Wade à  conserver le pouvoir, qui surprend l’Afrique toute entière. La démocratie est donc bien ancrée au Sénégal. Et les sénégalais n’en arriveront pas à  l’ultime, ne franchiront pas la ligne rouge qu’a franchi le capitaine Sanogo et ses hommes en reversant ATT jeudi 22 Mars. Faut-il douter de l’ancrage démocratique au Mali ? Cette démocratie de façade et constamment louée, 20 ans après la révolution de Mars 91, a eu raison des idéaux de ceux qui l’ont conduite. Le Mali vit la stupeur, revit ses craintes, et le Sénégal respire d’avoir un nouvel homme fort à  sa tête, au terme d’un scrutin à  risque, mais face à  une société civile organisée, qui n’a pas lâché d’un doigt, les appels à  la démocratie, les garde fous ont fonctionné. Abdoulaye Wade qui a félicité son rival et été battu au terme d’un vote sanction, presque un référendum déguisé, a donné l’exemple. En 2000, il battait Abdou Diouf et cette fois, il félicite Macky Sall, nouveau président élu. Le coup de force des putschistes maliens a-t-il dissuadé le vieux gorgui de toute contestation ? Les urnes ont parlé d’elle-même et en cela, la démocratie a fonctionné. Gage de stabilité politique durable au pays de la Téranga. Dans un pays, o๠le débat démocratique fonctionne et o๠l’opposition regroupé sous les coalition M23, a réfuté toute tentative de tripatouillage constitutionnel, on peut parler d’une victoire du jeu politique. Avec la voix du peuple entendue ! Alors qu’ATT sort par la petite porte, Wade s’éclipse dignement d’un pouvoir longtemps convoité. Tout l’honneur lui en revient. Le Mali peut prendre exemple sur le Sénégal et tirer les leçons de ce putsch, qui chaque malien, l’espère, ne sera qu’un épisode transitoire, vers l’organisations d’élections libres et transparentes, et l’élection d’un président élu démocratiquement. Les leçons de l’histoire s’oublient décidément très vite en terre du Mandé, mais l’histoire rattrape toujours les hommes ? N’est-ce pas mon général ?