La BIM-SA sur orbite pour conquérir le marché malien

Un groupe en pleine expansion Un an après sa privatisation, la plus marocaine des banques maliennes est une originalité dans…

Un groupe en pleine expansion Un an après sa privatisation, la plus marocaine des banques maliennes est une originalité dans le paysage bancaire de la place. Au bord de la faillite il y a 3 ans, la BIM-SA affichait au moment de sa privatisation en novembre 2008 des résultats plus qu’honorables, qui la plaçaient, selon Jeune Afrique, à  la seconde place des établissements du pays derrière la Banque de développement du Mali (BDM-SA). Son total bilan atteignait 377 millions de dollars à  la fin 2008, pour un résultat net de 27 millions, fruit d’un redressement mené par Mamadou Igor Diarra, nommé depuis ministre de l’énergie et de l’eau. Depuis la prise de contrôle par le groupe marocain AttijariwafaBank, la BIM SA affiche de nouvelles ambitions. Dans un paysage bancaire déjà  encombré de 13 banques, et qui verra bientôt l’arrivée du géant nigérian UBA, elle possède un atout important : faire partie du 7ème groupe bancaire africain (total bilan), qui plus est en pleine expansion. En effet, Attijariwafa a récemment pris pied en Afrique centrale avec le rachat en juin 2009 des filiales du Crédit Agricole, ce qui a porté sa présence à  6 pays d’Afrique subsaharienne (Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, Sénégal), en plus du Maroc, de la Tunisie, et de la France. Le groupe se positionne ainsi comme une alternative aux filiales des groupes français, pour accompagner le développement de l’Afrique à  travers des financements structurés pour les Etats et les grandes entreprises, mais aussi des prêts aux ménages et PME. Un plan de développement ambitieux Malgré la concurrence de BDM SA, la banque historique de l’Etat malien, et des grands réseaux panafricains comme Ecobank, Bank Of Africa ou Banque Atlantique, le faible taux de bancarisation au Mali, environ 5%, laisse présager des marges de progression importantes. Pour en profiter, la BIM-SA pourra bénéficier du savoir-faire éprouvé de sa maison mère, qui a largement contribué à  la bancarisation du royaume du Maroc. D’ailleurs, la nouvelle équipe de direction, avec à  sa tête Mohammed Krisni, président directeur général, a mené à  son arrivée un diagnostic dont l’aboutissement est le plan de développement triennal. Son principal objectif n’est autre que de faire de la banque « une référence pour la qualité de ses services, et sa réactivité ». Le travail a débuté par l’adaptation de la BIM-SA aux standards internationaux, au niveau du contrôle interne, des systèmes d’information, et de la technologie. En parallèle, la direction prépare un ambitieux plan de développement du réseau, déjà  le plus important du Mali, qui devrait voir la modernisation des 60 agences existantes, et l’implantation d’une vingtaine supplémentaires d’ici 2 ans, pour améliorer le maillage territorial, y compris dans les régions les plus reculées du pays. Au niveau de l’offre, l’institution de l’Avenue de l’Indépendance se positionne sur le créneau de la banque universelle, s’adressant à  toutes les catégories de la population avec des offres ciblées, et innovantes. Premier exemple : le prêt Ramadan de 250 000 F CFA mis en place cette année, à  un taux de 0% . La panoplie de produits devrait bientôt s’étoffer avec des crédits à  la consommation, du crédit bail, ou encore de l’affacturage. En outre, la présence de représentants de la BIM-SA, lors de la fête de l’artisanat malien, en octobre à  Paris, démontre son intérêt pour la clientèle de la diaspora, à  l’instar de sa maison mère pour les Marocains résidants à  l’étranger. Cap sur la formation des jeunes Le volet ressources humaines reste le plus grand défi du plan de développement. Raison pour laquelle dans le cadre de la mise aux normes internationales, la formation des cadres semble être l’une des priorités de la direction de la BIM-SA. « Nous avons recruté 40 jeunes maliens, qui vont apporter du sang neuf, et porter nos effectifs à  304 salariés, dont seulement 4 marocains », précise-t-on de source interne. Tous ces jeunes et la plupart des cadres seront envoyés au Maroc, pour se mettre aux standards du groupe et bénéficier d’une formation de plusieurs mois. Mais qu’en pense le personnel ? « Même si la restructuration de la BIM-SA bouscule un peu nos habitudes, la nouvelle direction nous apporte des méthodes de travail et une technicité qui nous manquaient », reconnaissent plusieurs d’entre eux. Gageons que l’adhésion du personnel de la BIM-SA aux nouveaux projets de la banque sera l’une des clefs de son succès.