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La boîte à rumeurs

Rumeur du vendredi : IBK aurait été placé en soins intensifs dans un hôpital américain. Rumeur du samedi : IBK…

Rumeur du vendredi : IBK aurait été placé en soins intensifs dans un hôpital américain. Rumeur du samedi : IBK serait passé de vie à  trépas. La rumeur, le plus vieux média du monde, a commencé à  circuler. Internet, cette bulle o๠tout se joue désormais, a été pris d’assaut. Les téléphones ont sonné. La messagerie d’un gars, qui serait dans le secret des Dieux, a été saturée. Ou bien il a été saturé d’appels. La rumeur du dimanche s’est tue avec l’image d’IBK, bien vivant, descendant tout sourire de l’avion sur le tarmac de l’aéroport Bamako-Senou. On ignore, à  ce jour, qui, tapi dans l’ombre, a appuyé sur la gâchette de son lance-rumeurs. Mais la fulgurance de ce racontar aussi bien que sa réussite, éclaire sur le « mal » de communication d’un régime qui « laisse parler les gens », laisse pourrir la situation avant de trouver une solution qui l’arrange et l’aide à  sauver sa peau. Cette rumeur a fait ressurgir des poubelles les interrogations sur l’efficacité de la communication gouvernementale et de la cellule communication de la présidence, voire même l’inquiétude de savoir si elle existe réellement. On sait le président Keà¯ta âgé de 70 ans, et donc forcément suivi médicalement, du fait de sa fonction. Certes, il ne sert à  rien d’en faire la publicité. Mais, on peut répéter que cela n’absout pas le manque de communication chronique, devenu l’insuffisance et le vice rédhibitoire du régime actuel. La boà®te à  rumeurs a aussi confirmé cette règle qui veut qu’au Mali, ceux qui savent restent cois, et ceux qui ne savent rien de rien enfourchent le cheval de la mythomanie pour agiter le chiffon rouge de l’intoxication. l’évidence perdure : cela n’est possible que parce qu’on a un à‰tat pathologique, faible, qui ne parvient pas à  rassurer ses citoyens, de plus en plus convaincus que le pouvoir n’a pas de pouvoir et qu’il est à  l’image de la situation du pays.