La Cédéao peut-elle faire plier la junte ?

Jeudi 5 avril, une nouvelle réunion à  Abidjan des chefs d'états majors ouest-africains et la cité des cocotiers devient le…

Jeudi 5 avril, une nouvelle réunion à  Abidjan des chefs d’états majors ouest-africains et la cité des cocotiers devient le QG de crise de la CEDEAO. Les chefs d’état majors auraient mis en place un « mandat » pour une force militaire susceptible d’être envoyée au Mali. Reste que l’efficacité de cette force doit être validée par les chefs d’états qui espèrent sans doute un sursaut du capitaine Sanogo enfermé dans son QG de Kati. Sur le plan de la Cédéao, aucun détail n’a été dévoilé sur ce « mandat » l’importance de la force qui compterait 2 à  3 000 hommes et ne pourrait être déployée dans l’immédiat. De la réunion d’Abidjan, l’on ne sait pas grand-chose des effectifs de la force militaires : «Â Je pense qu’il faut d’abord qu’on ait des interlocuteurs sur place. Nos forces vont arriver sur le terrain et il faut qu’elles y trouvent des interlocuteurs reconnus par la Cédéao. Sinon on est dans un no man’s land et tout est permis. On pourrait accuser nos hommes d’exactions ; il faut éviter cela », a expliqué Paul Koffi Koffi, ministre ivoirien délégé à  la Défense; Rumeurs de démission du chef de la junte Jeudi soir, à  Bamako, des rumeurs circulaient dans la capitale, sur une démission imminente du pouvoir du chef de la junte, que l’on dit «Â acculé » et seul. Du côté de la junte, on se refuse à  commenter ces rumeurs : « Le capitaine Sanogo est quelqu’un de raisonnable, seulement, il est tiraillé par des sensibilités différentes qui ont intérêt au chaos constitutionnel que nous vivons actuellement, », commente un responsable politique malien. Autre son de cloche, celui de Cheikh Oumar Sissoko, du parti SADI, défavorable à  une intervention militaire de la junte: «Â Une intervention militaire consacre notre dépendance des forces extérieures pour défendre l’intégrité de notre territoire et à  réaffirmer notre souveraineté ». «Â Avec ce coup d’état, ces militaires ont détruit en dix jours, ce que le Mali a mis vingt ans à  construire. Se relever de cette crise prendra au moins une décennie pour rétablir la confiance de la communauté internationale envers le Mali. D’o๠la nécessité absolue de restaurer cet ordre constitutionnel », affirme Madani Tall du parti ADM. A Bamako, les tractations diplomatiques entre la junte et Djibril Bassolé, le ministres des Affaires Etrangères du Burkina et porte-parole du médiateur Blaise Compaoré se poursuivent. «Â Nous avançons et je peux vous dire que nous espérons une issue dans les jours à  venir… », a déclaré Bassolé sur les antennes nationales. De quoi maintenir le suspense quant à  l’issue de la crise. Sur les images, on voit le capitaine Sanogo accroché à  son fauteuil et disposé à  écouter toutes les sensibilités mais l’action reste en suspens quant au rétablissement de l’ordre constitutionnel attendu par tous. D’aucuns estiment que le capitaine Sanogo cherche la voie de sortie la plus sûre pour lui et ses camarades… Face à  l’option militaire de la CEDEAO, la négociation reste pour le moment prioritaire et cette force militaire ne devrait pas intervenir dans l’immédiat au Mali, puisque la CEDEAO annonce aussi la levée prochaine des sanctions. A l’heure o๠l’Azawad a proclamé son indépendance ce 6 avril et que la communauté internationale refuse de reconnaà®tre, le Mali vit la plus grave constitutionnelle de son histoire. Au nord, la situation humanitaire est alarmante. La tâche est herculéenne pour le peuple malien !