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La Chanteuse Ché Ché Dramé n’est plus !

Ché Ché dramé n'est plus ! Elle a perdu la vie entre Diema et la Mauritanie d'o๠elle revenait mardi…

Ché Ché dramé n’est plus ! Elle a perdu la vie entre Diema et la Mauritanie d’o๠elle revenait mardi soir. Ce Vendredi, elle était la tête d’affiche de la Nuit du Bazin, malheureusement, elle ne verra pas le cinquantenaire. Révélée au public malien à  la faveur de la sortie de son premier album «A ye n’demè», Ché Ché Dramé, 26 ans, était très appréciée par la jeune génération malienne. Sa voix impressionnante, accompagnée d’un jeu de scène qu’elle maà®trise parfaitement, ont fait de la jeune maure de Mourdiah, l’une des valeurs sûres de la musique malienne. Auteur, Compositeur et interprète, Ché Ché Dramé, de son vrai nom Fatoumata Dramé est née à  Mourdiah dans le cercle de Nara au début des années 80. Née de père et de mère qui sont griots, Ché Ché avait le destin tout tracé. Très jeune, dans un environnement qui l’imposait, elle a été atteinte par le virus de la chanson. «Je ne me souviens plus de l’âge que J’avais quand J’ai commencé à  chanter. J’ai souvent l’impression que J’ai commencée au berceau car tout le monde autour de moi chantait quand je venais au monde. Mes grands parents chantaient et ma mère ne se débrouillait pas mal», a indiqué Ché Ché Dramé. Etoile montante de la musique malienne En réalité, cette artiste est de la catégorie de ceux dont la valeur n’attend point le nombre des années. Cependant, très reconnaissante, elle estime que l’artiste Babani Koné dite Sirani a été d’un apport considérable dans sa très jeune carrière. «J’ai fait la connaissance de Babani par l’intermédiaire de mon mari artiste lui aussi. Et depuis, J’ai bénéficié de ses précieux conseils», a-t-elle révélé. Talentueuse, la jeune Ché Ché ne laissait personne indifférente quand elle commençait à  chanter. Très vite repérée, elle a intégré le groupe, les «étoiles montantes» encadrées par Babani et ses musiciens qui ne tarderont pas à  découvrir l’immensité du talent de celle qui allait être quelques années plus tard une des valeurs sûres de la musique malienne. Originaire de Mourdiah, Ché Ché Dramé, est sûrement la réincarnation d’une de ces grandes griottes que tout le pays a appréciées dans la période autour de l’indépendance. Un talent précoce Pour Ché Ché Dramé, le talent ne saurait être une question de hasard. Et, au cours de ses séances quotidiennes de répétitions, Ché Ché se montre plus attachée à  la fusion des techniques vocales et instrumentales traditionnelles avec les instruments modernes. Mais, la qualité de sa voix, lui offre une place dans le groupe de Babani Koné. Il y a bientôt 10 ans qu’elle accompagne, en sa qualité de choriste, Mme Dagamaà¯ssa sur toutes les scènes o๠elle est sollicitée. La riche expérience glanée auprès de Babani Koné, va l’encourager à  mettre sur le marché malien un album en 2006. Cet album comme une onction est venu prouver tout le talent dont on la créditait. Parfait mélange d’instruments traditionnels et modernes, son premier album «A ye n’deme» ou aidez-moi, un coup d’essai, fut un coup de maà®tre. Sa voie suave, sur cet album, donne aux instruments comme le Ngoni, le Djembé, le Doum-doum, le Balafon, la guitare acoustique et la guitare basse, toutes leurs tonalités. Avec ce mélange savamment orchestré, quoi de plus normal de voir cet album faire de l’artiste la coqueluche du public malien. Il y a déjà  plus de trois ans que «Aye n’deme» de Ché Ché Dramé est sur le marché. Mais comme, s’il n’était sorti seulement il y a peu, il continue de faire courir les mélomanes qui en raffolent. Mais, après trois ans, il est tout à  fait normal que l’artiste songe à  mettre sur le marché son deuxième opus. «J’étais récemment en studio pour préparer mon prochain album qui je l’espère aura le même succès que le précèdent», souhaite l’artiste. Mais, comme tous les artistes du Mali, Ché Ché Dramé se plaint de la contrefaçon de sa première œuvre. Artiste engagée «La piraterie nous tue et tue la création artistique au Mali. l’Etat doit prendre des dispositions urgentes pour voler au secours des artistes du Mali» a-t-elle indiqué. Confiante en l’avenir et à  son talent, la jeune chanteuse maure est convaincue qu’elle se fera une place dans le microcosme des artistes talentueux du Mali. Elle a, par ailleurs fustigé l’attitude de ses compatriotes, qui sous le couvert du commerce, exploitent des artistes créateurs par le biais de la piraterie. Si les pirates l’ont empêché de récolter les fruits de son succès, l’artiste vit aujourd’hui de la notoriété qu’elle a pu avoir auprès du public malien. «à‡a C’’est ma fierté. J’ai pu me faire une petite place dans le monde des artistes maliens et je pense qu’avec le travail et un peu de baraka, je vais convaincre des fans dans la sous-région et pourquoi pas dans le monde. Dans tous les cas, je travaille dans ce sens et J’espère que J’aurai la chance pour réaliser ce projet», a-t-elle soutenu. Dans le souci d’évoluer dans un cadre professionnel et s’offrir beaucoup plus de temps à  consacrer à  la recherche et à  la création artistique, Ché Ché Dramé s’était attaché les services du manager Amadou Ly. Aujourd’hui, c’est toute la communauté des artistes qui vient d’apprendre avec choc son décès la nuit dernière. Que la terre lui soit légère !