La colère des militaires de Kati

Ce mercredi, il semble que Kati, la ville garnison située à  15km de Bamako, soit encore le siège de contestations…

Ce mercredi, il semble que Kati, la ville garnison située à  15km de Bamako, soit encore le siège de contestations face à  la situation de déroute de l’armée malienne au Nord. Lundi matin, on apprenait que des jeunes de la ville, avaient tenté de marcher sur le palais présidentiel de Koulouba. Mais ils ont vite été dissuadés par les forces de l’ordre pour éviter le scénario de février, lorsque les femmes en colère, avaient pris d’assaut les grilles du palais présidentiel et lancé des injonctions à  ATT sur le sort de leurs époux soldats tués au nord. Selon les jeunes, l’objectif de cette marche était d’adresser un message au président malien Amadou Toumani Touré pour exprimer « leur mécontentement ». Sur les pancartes de certains marcheurs, on pouvait lire « Libérer le camp de Tessalit! « , « Libérez les otages de Tessalit ! ». Mutinerie On apprend ce mercredi que des échanges de tirs auraient eu lieu entre militaires. Ce mercredi matin, une rencontre entre quatre ministres et les militaires de la garnison de Kati, dont le but aurait été de calmer les soldats suites aux différentes manifestations vécues par la ville, s’est terminée par un tir de semonce du garde de corps d’un des ministres présents. Selon nos sources, parmi les quatre ministres, il y avait le ministre de la défense et des anciens combattants et celui de l’Administration territoriale et des collectivités locales. La situation aurait dégénéré à  l’issue d’une joute oratoire opposant les ministres aux militaires. Afin de ramener le calme, selon plusieurs témoignages de katois, le garde du corps d’un des ministres aurait été amené à  tirer en l’air pour dissuader ces confrères d’intenter toute action contre les ministres en compagnie desquels il aurait quitté les lieux très vite. Une fois les visiteurs partis, les militaires se seraient dirigés vers les dépôts de munitions et se seraient emparés des armes. Des tirs auraient été entendus au-delà  des murs de la garnison, toujours selon les habitants. Cette démonstration de force serait leur marinière de montrer leur mécontentement vis-à -vis de la guerre qui persiste dans le septentrion du pays. Rappelons que le 2 février dernier, les femmes et les jeunes de la même ville avaient marché sur le palais présidentiel, toujours au sujet de la crise au nord du Mali pour réclamer la vérité sur la situation des soldats morts lors des attaques d’Aguel’hoc en Janvier. Cette fois, C’’est la prise de Tessalit, par les rebelles qui semblent être le moteur de cette nouvelle contestation. Quant les rebelles affirment détenir de prisonniers maliens, on peut comprendre l’inquiétude des populations de Kati sur le sort de leurs proches. Par ailleurs, l’Ambassade de France lance une alerte de sécurité à  la population. Ce qui laisse présager d’une situation tendue à  Kati. Mais atteindra-t-elle Bamako ? Nous y reviendrons.