La crise au Mali, ce qu’en pensent les Maliens de Guinée

Les maliens de Guinée Conakry, à  l'instar de toute la diaspora, suivent avec intérêt l'évolution de la crise politico-sécuritaire que…

Les maliens de Guinée Conakry, à  l’instar de toute la diaspora, suivent avec intérêt l’évolution de la crise politico-sécuritaire que vit le pays depuis le mois de janvier après le coup d’état qu’au début de la crise. Entre inquiétude et espoir « Après le coup d’état, on était vraiment très inquiets, raconte un de nos compatriotes. A chaque fois qu’on appelait au pays, personne en pouvait nous dire ce qui se passait vraiment ni comment les choses évoluaient. Vraiment, on ne reconnait pas notre Mali ». Même avis pour Aboubacar Traoré, opérateur économique. Selon lui, tout pouvait arriver au Mali sauf le coup d’Etat. Les putschistes auraient dû laisser ATT terminer son mandat et le poursuivre pour haute trahison. M. Traoré pense que C’’était de loin la meilleure option plutôt que de mettre le pays dans cet état. « C’’est surtout une très vive humiliation que J’ai ressenti. Et mes amis maliens aussi ont eu le même sentiment. Nous avions tous en tête que notre pays est un exemple de démocratie et voila que tout s’écroule tel un château de carte ». Notre compatriote salue le retour du Président Dioncounda Traoré au Mali et la reconduite de Cheick Modibo DIARRA à  la primature. Il dit exhorter la classe politique à  taire les conflits intempestifs qui ne font que donner raisons aux occupants du nord du pays. Quand à  Abdoulaye Cissé ressortissant de Tombouctou à  Conakry, il est plus que choqué par l’attitude de la classe politique à  Bamako. « C’’est comme s’ils croyaient que le Mali se limitait seulement à  la capitale » s’emporte-t-il. La force des bandits armés est soutenue par la division des maliens, selon M. Cissé qui s’étonne de voir des extrémistes étrangers s’installer aussi facilement dans un pays comme le Mali si ce n’est avec la complicité de certains maliens. Les Maliens n’ont pas besoin de la charia En ce qui concerne l’occupation et l’application de la charia au nord du pays, M. Cissé estime que les Maliens n’ont de leçons de religion à  ne recevoir de personne. « Tombouctou a connu l’islam bien avant les pays de provenance de ces extrémistes qui se cachent derrière la religion pour mener des actes sataniques » affirme-t-il. C’’est d’une seule voix que les Maliens de Guinée appellent à  un retour à  la paix et à  la stabilité. Mais avant tout à  l’union entre Maliens. C’’est la seule condition pour mettre fin à  cette crise qui risque de s’éterniser si rien n’est fait très rapidement. En attendant, chacun contribue comme il peut pour soulager les parents en difficulté. Une action collective a même été entreprise avec des dons faits aux populations déplacées. Des rencontres se multiplient ces derniers temps pour s’associer à  l’effort des autorités de la transition pour un Mali indivisible et apaisé.