La dernière marche de l’année

Référendum constitutionnel, élections présidentielles, mais aussi l'Assurance Maladie Obligatoire et la privatisation des Aéroports du Mali, autant de motifs qui…

Référendum constitutionnel, élections présidentielles, mais aussi l’Assurance Maladie Obligatoire et la privatisation des Aéroports du Mali, autant de motifs qui ont poussé les travailleurs sociaux à  marcher ce vendredi 30 décembre à  Bamako, en bloquant les voies d’accès à  l’échangeur multiple de Bamako et en créant un embouteillage monstre aux environs de 11h ce matin. Tanpis pour les usagers, ces travailleurs étaient déterminés à  montrer leur mécontentement face aux conditions salariales difficiles dans lesquelles ils se trouvent. La colère monte A l’appel du Collectif Touche pas à  ma consitution, la marche est partie de la place de la liberté (Mairie du district de Bamako en passant par l’ex Bar Mali, puis la place OMVS, le Monument de l’indépendance pour finir au mémorial Modibo Keita. Parmi les marcheurs, figuraient des personnalités comme Ali Nouhoum Diallo l’ancien président de l’Assemblée Nationale, l’ancien ministre de la Culture Cheick Oumar Sissoko, Mme Sy Kadiatou Sow, ancienne ministre et Gouverneur du District de Bamako. Egalement les syndicats des travailleurs de l’aéroport, de la police nationale, les victimes d’expropriation du site de NTabacoro, tous ont aussi marché contre la privatisation de l’aéroport et l’application de l’assurance maladie obligatoire. Les griefs formulés par les marcheurs sont nombreux. Pour le collectif, à  l’heure o๠notre pays est confronté à  d’énormes difficultés notamment l’éducation, l’insécurité alimentaire, la sécurité au Nord, les hautes autorités s’apprêtent à  coupler un référendum constitutionnel décrié par la majorité, avec les élections présidentielles d’avril 2012. Partant du fait que le projet de réforme voté par l’Assemblée nationale comporte de nombreuses imperfections comme le pouvoir renforcé du président de la république, la création de la deuxième chambre du parlement à  travers l’existence d’un Sénat qui ne se justifie pas. Tripatouillage constitutionnel En outre, le réaménagement de la justice qui n’aura d’autre effet qu’un affaiblissement du pouvoir judiciaire et son indépendance. Selon Ali Nouhoum Diallo, la nouvelle procédure de révision constitutionnelle préconisée par la réforme fait craindre que le congrès (Session conjointe des deux chambres) soit un instrument à  la disposition du président de la république. « A cela s’ajoute l’impréparation du processus électoral. Le collectif  » Touche pas à  ma constitution », estime que cette réforme constitutionnelle peut entrainer d’énormes risques pour notre pays et placer le Mali dans le cercle peu reluisant des pays qui se livrent à  un mode autocratique d’élaboration de la constitution, ou le pouvoir constituant appartiendrait à  un seul homme. Cette réforme risque même de nous faire perdre le gain d’une démocratie, qui, bien qu’imparfaite, a été chèrement acquise, au prix de combien du sang et des martyrs. « Aujourd’hui il est plus important que tous les citoyens du Mali soient mobilisés et continuent à  se mobiliser pour éviter au pays les conséquences des expériences des autres pays qui se sont engagés dans le tripatouillage constitutionnel et l’échec cuisant de certains aisées refusant de se laisser manipuler », fulmine Oumar Mariko. Toujours l’AMO Pour les policiers, C’’est l’assurance maladie obligatoire(AMO) qui ne passe dédicément pas : « Ils ont fait des prélèvements sur nos salaires sans nous informer alors que le salaire est sacré. Nous voulons qu’on nous retourne notre argent volé ». Quant aux travailleurs de l’aéroport, C’’est l’Etat qui en bradant l’aéroport pour la modique somme de 30 milliards de francs qui jette d’honnêtes citoyens dans la rue qui se sont dévoués à  leur travail. «Si le Président de la République du Mali veut faire une sortie honorable, il a intérêt avec son ministre, Ahmed Diane Semega, des transports à  ne pas privatiser l’aéroport », s’indginait un marcheur. Cette dernière marche de l’année, s’est clos par une lettre ouverte au Président de la République, Amadou Toumani Touré. Répondra t-il à  ces mécontents ?