La diaspora malienne désavoue la politique sur le Nord

Au Mali et parmi les Maliens de France, l'heure du bilan a déjà  sonné. Dans une déclaration rendue publique ce…

Au Mali et parmi les Maliens de France, l’heure du bilan a déjà  sonné. Dans une déclaration rendue publique ce week-end, le Front du non à  la Nouvelle Constitution (FNC) – un mouvement créé par des Maliens de France – n’a pas ménagé le président Amadou Toumani Touré (ATT). Tout en condamnant les violences commises par les rebelles et celles ayant visé Touaregs et Arabes dans certaines villes du pays, le mouvement anti-référendaire déplore «Â le laxisme et la passivité du gouvernement malien » face aux rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et Al Qaida au Maghreb Isamique (AQMI). «Â Nous exigeons la démission de tous les membres du gouvernement sans exception et la formation d’un gouvernement technique pour sécuriser le pays et organiser des élections fiables et transparentes », écrit dans un communiqué le président du Front, Bakary Marikole. «Â Si au 8 juin 2012 un nouveau président de la République n’est pas élu, nous demandons la mise en place d’une transition sans ATT et sa mise en accusation pour haute trahison », ajoute-t-il. Audit des fonds destinés au Nord «Â Au Nord du Mali, comme partout ailleurs dans le pays, la situation de misère et d’oppression administrative et politique s’est accentuée sous les régimes successifs de Moussa Traoré, d’Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, qui ont renforcé notre insertion économique et sociale dans le système capitaliste mondial », déplore pour sa part le SADI dans une déclaration de son président Cheick Oumar Sissoko. Selon le parti d’opposition, la crise du Nord est la conséquence de «Â l’application des politiques meurtrières du FMI et de la Banque mondiale, des pillages des ressources du pays par les sociétés multinationales, de la corruption et de l’impunité érigées en mode de gestion politique et économique, du délitement de l’Etat, de la démission du régime d’ATT et de sa trahison vis-à -vis des intérêts de notre peuple ». Face à  ce constat le SADI exige un audit des programmes d’aide et de soutien aux régions du nord du Mali, qui s’élèvent à  plus de 500 milliards de francs CFA et qui «Â n’ont pas profité aux populations ni enclenché un véritable processus de développement économique et social de ces régions ». Aussi le parti de l’opposition recommande au gouvernement «Â la tenue d’un débat politique à  l’Assemblée nationale et au niveau national, afin d’engager des solutions durables à  la crise du Nord ». Les déclarations de ces deux organisations, l’une politique, l’autre de la société civile, relancent les débats sur le bilan sécuritaire des dix années d’ATT et sur la gestion des fonds jusque là  alloués au développement des régions du nord, qui n’ont jamais fait l’objet d’un droit de regard par le gouvernement.