La DPG de Modibo Kéita adoptée

Conformément à  la Constitution, après la présentation de la déclaration de politique générale s'est livré à  cet exercice des questions.…

Conformément à  la Constitution, après la présentation de la déclaration de politique générale s’est livré à  cet exercice des questions. C’’était hier jeudi 11 juin devant les députés par le Premier ministre Modibo Keita en réponse à  l’opposition qui estime que le gouvernement est en train de faire des dépenses de prestige pendant que les forces armées et de sécurité sont en manque criard d’équipements pour assurer leur mission régalienne de sécurisation des personnes et de leurs biens sur toute l’étendue du territoire. Lors de cette séance, les débats ont surtout porté sur l’insécurité, l’amélioration des conditions de vie des populations, la justice, les infrastructures de base, les logements sociaux, l’accord d’Alger….. Dans leurs interventions, les députés de la majorité présidentielle ont salué cette DPG. Même si certains ne se sont pas privés de poser des questions de compréhension sur des aspects de ce document. l’honorable Idrissa Sankaré a surtout évoqué le problème d’insécurité qui sévit au nord et partout au Mali. Avant de demander au gouvernement de prendre des mesures idoines pour juguler ce phénomène qui va crescendo. En plus de lui, le député Yaya Sangaré a demandé un certain nombre de précisions sur la mise en œuvre de certaines mesures citées dans la DPG dont la révision constitutionnelle. Le député Nanko Mariko du parti SADI estime que cette DPG n’a pas pris en compte les enjeux de la situation. Car, « pour l’avenir du pays, elle devrait avoir une orientation claire et précise sur les enjeux socio-économiques. Et de dénoncer l’impunité institutionnalisée et la corruption…. s’y ajoutent le sabotage organisé de l’Etat, la spéculation foncière, le bradage de l’économie nationale, la destruction du système éducatif, la cherté de la vie, l’insécurité galopante, les difficultés d’accès à  la santé et à  l’éducation. Autant de questions auxquelles le député a demandé des réponses de la part du gouvernement. Oumar Mariko ajoutera qu’il y a trop d’injustice causée par l’Etat contre les citoyens. Notamment à  travers la privatisation des entreprises d’Etat (Huicoma, Socima..). Le niet de l’opposition Les députés de l’opposition ont rejeté cette DPG en bloc en évoquant les mêmes questions qu’ils avaient évoqué lors de la DPG de l’ancien PM Moussa Mara. D’abord, Brehima Beridogo a attiré l’attention du gouvernement sur l’attaque meurtrière de Misseni loin du nord du pays. Avant d’inviter le gouvernement à  renoncer aux dépenses de luxe pour équiper les forces armées et de sécurité. A l’en croire, au moment o๠une maison des hôtes est en train d’être construite à  Bamako, les gendarmes étaient à  court de munitions à  Misseni. Amadou Maà¯ga ajoutera que cette DPG ne prend pas en compte suffisamment les besoins des populations. Le député Alkeidy Touré, quant à  lui, a évoqué la détérioration de la situation sécuritaire depuis la visite, qu’il juge inopinée de Moussa Mara à  Kidal. Et de revenir sur l’achat de l’avion présidentiel qui, selon lui, a été acheté à  17 milliards FCFA pour certains, à  18,19 ou 20 milliards pour d’autres. A la fin Mody N’diaye le président du groupe parlement de la vigilance republicaine democratique(VRD) a argue que son groupe parlement n’apportera sa confiance à  la DPG du premier ministre. Selon lui, le Premier ministre parle de reforme de la justice de l’administration pénitentiaire alors que la justice est vendue au plus offrant. Et d’ajouter qu’il parle de construction de nouvelles prisons alors que le terrorisme Wadoussène s’est évadé parce que les gardes pénitentiaires n’avaient pas de moyens. Avant d’être libéré sans procès par le président IBK lorsqu’il a été arrêté par les forces de sécurité. Le député a aussi évoqué les récents recrutements qui ne se sont pas déroulés dans les règles de l’art à  l’INPS, l’EDM et à  la CANAM. La réponse du premier ministre Le Premier ministre Modibo Keita soulignera que pour sa part les questions des députés visent à  pousser le gouvernement à  mieux faire dans l’amélioration des conditions de vie de populations. Avant d’inviter les honorables à  faire le distinguo entre le programme d’activités d’un gouvernement (qui nécessite des milliers de pages) et une DPG (qui détermine les axes fondamentaux). Selon lui, si la sécurité n’est pas au rendez-vous, les bonnes intentions se perdent dans les dunes de sable. Et d’indiquer que l’attaque de Misseni est une alerte. C’’est pourquoi il a immédiatement ordonné aux ministres concernés de réajuster le système de défense à  la nouvelle situation. Le Premier ministre a annoncé son ambition de faire passer la part du budget de la santé de 12% à  15%. Et d’annoncer la construction prochaine de l’hôpital de Kayes et son érection en CHU. Modibo Keita a aussi précisé que les logements sociaux n’ont pas perdu leur sens social car les terrains sont cédés gratuitement, la viabilisation subventionnée par l’Etat. Et que ce ne sont que les frais de construction qui sont remboursés par les bénéficiaires en 25 ans. Et de préciser que le gouvernement ne fait pas de dépenses de prestige, mais des dépenses utiles pour répondre à  l’opposition qui a estimé que l’Etat est en train de faire des dépenses de prestige en construisant à  coût de milliards une maison des hôtes pendant que l’armée est en manque d’équipements. Le PM a laissé entendre qu’aucun élément du document signé il y a quelques jours à  Alger ne jure avec l’accord signé le 15 mai dernier à  Bamako. Et de préciser que les relations entre le gouvernement et les institutions de Bretton woods sont au beau fixe. Comme on pouvait s’y attendre, l’Assemblée nationale, composée en majorité par des députés de la majorité présidentielle, a adopté la DPG. Une adoption qui fait suite à  des débats très houleux. C’’était prévisible : les députés de l’opposition ont rejeté en bloc cette DPG.