La foire du cinquantenaire pour réaliser de bonnes affaires

A événement exceptionnel, mobilisation exceptionnelle. Jamais sans doute, l'ouverture d'une foire commerciale n'avait drainé autant de monde dans notre pays.…

A événement exceptionnel, mobilisation exceptionnelle. Jamais sans doute, l’ouverture d’une foire commerciale n’avait drainé autant de monde dans notre pays. l’initiative est venue du monde des affaires pour magnifier les 50 ans de l’Indépendance de notre pays. La foire commerciale a été officiellement inaugurée samedi dernier. La cérémonie était présidée par le président de la République, Amadou Toumani Touré. Ladite foire est organisée par les trois chambres consulaires : la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), l’Assemblée permanente des chambres de l’agriculture (APCAM) et la Chambre des métiers.En plus du président de la République, plusieurs personnalités ont assisté à  la cérémonie : le Premier ministre, Modibo Sidibé, les membres du gouvernement, les présidents des institutions de la République, des membres du corps diplomatique, des représentants des partenaires techniques et financiers. Et évidemment les présidents des trois chambres consulaires qui organisent cette foire : Jeamille Bittar (Chambre de commerce et d’industrie du Mali), Bakary Togola (Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali), Mamadou Minkoro Traoré (Chambre des métiers). Le monde des affaires (opérateurs économiques, responsables d’institutions financières et bancaires, représentants des différentes délégations d’exposants) était fortement représenté. UN ROLE MAJEUR DANS LA STABILITE ECONOMIQUE La foire commerciale est espace d’échanges, de ventes, mais aussi de rencontres pour les professionnels du commerce, de l’industrie, de l’artisanat, des services publics et du secteur privé dans sa diversité. La manifestation est également l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur le parcours de notre secteur privé de l’Indépendance à  aujourd’hui. A ce propos, il est utile de signaler que notre pays revient de loin. A l’Indépendance, le secteur privé était à  l’état embryonnaire avec seulement 5 entreprises. Il a fallu attendre l’accession du pays à  la souveraineté nationale et internationale pour inverser cette tendance de pays sans tissu industriel. Les pères fondateurs donnèrent alors la priorité à  la création et au développement d’entreprises publiques et parapubliques. Ainsi, de 1960 à  1970, le Mali comptera 127 entreprises dont seulement une dizaine de privés. Mais à  la faveur des programmes d’ajustement structurel convenus avec les institutions de Bretton-Woods (Fonds monétaire international et Banque mondiale), au début des années 1980, notre pays a commencé à  mettre en œuvre une stratégie de désengagement de l’Etat de la sphère productive au profit de la promotion du secteur privé. Dès lors, il est revenu au secteur privé le rôle majeur de créer des entreprises pour produire et vendre des biens et services marchands, tant pour satisfaire les besoins de consommation de la population que pour l’expansion économique du pays dans le monde. Promouvoir le secteur privé Aujourd’hui, le pays compte plus de 2000 entreprises privées modernes œuvrant dans tous les secteurs d’activités socio-économiques. Ces entreprises valorisent nos produits de base, créent des emplois, distribuent des revenus, paient des impôts et taxes. De fait, le secteur privé joue désormais un rôle essentiel dans la stabilité économique du pays. Il est considéré comme un vecteur sûr de croissance économique. Couvrant l’ensemble des branches de l’économie nationale, le secteur participe fortement à  la formation du produit intérieur brut (PIB) dont le taux de croissance a été en moyenne de 4,6% par an sur la période 2007-2009 contre un moyenne de 3,3% dans la sous-région. Le privé fournit également l’essentiel des recettes fiscales du pays, qui sont passées de 487,2 milliards en 2007 à  603,5 milliards en 2009, soit une croissance de 23%. PLUSIEURS FONDS ET PROGRAMMES. Cette performance, commentera le ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, a significativement contribué à  améliorer les conditions de vie de la population. Et le ministre de détailler qu’en termes d’emplois créés, le secteur privé a fourni 13 618 emplois en 2007, 20 352 en 2008 et 30 088 en 2009 soit en moyenne 80% du total des emplois créés dans notre pays au cours de ces années. « Cette foire est donc une bonne occasion de partager avec nos concitoyens et le monde entier, le savoir et le savoir-faire de notre secteur privé. Fiers de ses avancées dans le domaine industriel, et surtout confiant dans l’avenir du secteur privé, notre pays est politiquement indépendant depuis 50 ans. Il le sera davantage sur le plan économique dans les années à  venir grâce surtout à  son secteur privé qui saura allier la création continue de richesses multiples à  la prospérité générale dans le cadre d’une solidarité qui transcende les clivages et les antagonismes de toute nature », ajoutera-t-il avant de faire un inventaire des actions menées par le président Amadou Toumani Touré en faveur du secteur privé. Investissements Parmi ces actions, l’on peut retenir la création d’un Conseil présidentiel pour l’investissement, de la mise en place de cadres institutionnels (par exemple un ministère en charge de la promotion du secteur privé, l’Agence pour la promotion des investissements, l’Agence pour l’aménagement et la gestion des zones industrielles, l’Agence pour la promotion des exportations). A ces réalisations, il faut ajouter la création de plusieurs fonds et projets : le Fonds national d’investissement, le Fonds de garantie du secteur privé, le Fonds à  coûts partagés, le Projet d’appui aux commerçants détaillants, le programme Cadre intégré, le Projet d’appui à  la croissance (PAC). Le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Jeamille Bittar a de son côté noté que cette foire est un rendez-vous majeur pour les commerçants maliens et leurs collègues de la sous-région et qu’il offre surtout un cadre d’attraction pour les visiteurs et acheteurs en quête de produits de qualité ou de partenariat. «Cette foire concrétise l’engagement de secteur privé à  faire du Mali, une plaque tournante des affaires dans la sous-région. Et au-delà  de l’aspect commercial et du brassage humain, elle est aussi une vitrine pour notre pays, son industrie, son commerce, ses services et ses inventions», a poursuivi le président de la CCIM. Il a précisé que la manifestation regroupe des participants venus de nombreux pays dont l’à‰gypte, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée, le Burkina Faso, le Bénin, la Libye, la Syrie, l’Iran, la Chine, la France, le Brésil, le Pakistan. ATT derrière les opérateurs Après ces différentes interventions, le président de la République, Amadou Toumani Touré a visité les différents stands. Une visite au terme de laquelle il s’est dit impressionné par la qualité des produits exposés. Le chef de l’Etat a félicité le monde des affaires pour l’initiative de cette foire qui donne un éclat particulier à  la célébration du Cinquantenaire, avant de l’exhorter à  plus d’efforts pour améliorer la qualité de nos produits. « Notre secteur privé dispose de suffisamment d’atouts et de potentialités pour jouer sa partition dans l’équilibre social et servir de vecteur pour une croissance forte capable d’améliorer substantiellement les conditions de vie de la population », a-t-il indiqué. Soulignant que le processus d’ouverture des marchés est irréversible, le président Touré dira qu’il « ne suffit donc plus, pour nos entreprises de se contenter de produire pour le marché local », mais qu’elles « doivent devenir plus agressives pour conquérir les marchés sous-régionaux, régionaux et internationaux ». Et cela passe nécessairement par une amélioration de la gouvernance des entreprises, l’investissement dans la recherche et le développement des ressources humaines, ainsi que le renforcement de la productivité et de la qualité des produits. Il a invité le secteur privé malien à  tisser des partenariats Sud-Sud, avant de lui réitérer son engagement et celui du gouvernement à  le soutenir pour relever les défis. Et ceux-ci sont nombreux : la lutte contre la contrebande, la concurrence déloyale, la fraude, la préservation du pouvoir d’achat des consommateurs, l’amélioration de la qualité des produits.