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La langue maternelle : un outil de développement, mais…négligé

l'attribution d'une journée le 21 février à  la langue maternelle dénote de toute l'importance de la langue maternelle. Le hic…

l’attribution d’une journée le 21 février à  la langue maternelle dénote de toute l’importance de la langue maternelle. Le hic est que, dans la plupart des Etats africains, ces langues ont longtemps souffert d’un manque de valorisation.De plus en plus, les politiques s’emploient à  redonner aux langues nationales leurs lettres de noblesses. En effet, le rôle de ces langues sont d’un apport inestimable dans les stratégies de développement d’un pays. Plusieurs pays peuvent être cités en exemple. Valoriser la langue maternelle en Afrique Le cas de la République populaire de Chine est peut être le plus palpable. D’autant plus que, ce pays a prouvé à  la face du monde, combien la langue maternelle peut servir dans le développement d’une nation, d’un continent…Le jeu en vaut la chandelle, d’autant plus que les langues maternelles sont véritablement menacées. En effet, plus de 50% des 6000 langues parlées risquent de disparaà®tre, à  en croire, le Pr. Bekaye Sylla, linguste émerite, reprenant à  son compte des chiffres de l’UNESCO. Plus grave, poursuit-t-il, 96% d’entre elles ne sont parlées que par 4% de la population mondiale. l’on comprend donc pourquoi l’UNESCO a proclamé le 21 février 2000 Journée Internationale de la Langue Maternelle, notamment, lors de sa 30ème Session, précise le Directeur de l’Institut Abdoulaye Barry, le Professeur N’Golo Coulibaly. Depuis, la Journée Internationale de la Langue Maternelle garde une place de choix dans l’agenda de la Communauté Internationale. Le Mali, pionnier en matière d’alphabétisation Notre pays est plutôt respectueux de cette tradition. La défense et l’illustration de la langue maternelle s’inscrivent en droite ligne dans la politique de promotion des langues nationales. Selon le ministre des langues nationales, le Pr. Salikou Sanogo, au Mali, les différentes réformes intervenues dans le système éducatif de l’indépendance à  nos jours ont toujours recommandé l’utilisation des langues maternelles dans le processus d’apprentissage et de formation ainsi que la pratique sociale de l’écrit dans ces langues… Peut-il en être autrement ? Assurément, non. Du moins, selon le Pr. Sanogo : « En tant qu’éducateurs, nous le savons tous, la langue maternelle joue un rôle prépondérant dans le processus du développement intellectuel et psychologique de l’enfant. Les spécialistes des Sciences de l’Education l’ont toujours démontré. Cette prépondérance de la langue maternelle dans l’exploration et la maà®trise du milieu par l’enfant, d’une part, et la préservation de l’identité culturelle, d’autre part, constituent pour lui des repères indispensables pour la construction du moi ». L’Unesco défend les langues maternelles Pour autant, il ne s’agit point de jouer au taliban des langues nationales. En tout cas, de l’avis de l’UNESCO : « Le concept de langue maternelle est complémentaire de celui de multilinguisme, que l’UNESCO s’efforce de promouvoir, en encourageant l’acquisition d’au moins trois niveaux de compétences linguistiques, une langue maternelle, une langue nationale, et une langue véhiculaire », soutient le Représentant de l’UNESCO au Mali, le Professeur Juma SHABAN. Un avis que partage l’Académie des Langues Africaines (ACALAN) dont le Représentant, Professeur Sozinho Francisco MATSINHE, a sans ambages, affirmé : « Je pense en portugais, en anglais, je traduis en français ». Même s’il a fait part de tout l’intérêt que son organisation porte aux langues nationales et à  la Journée Internationale de la Langue Maternelle. Il faut absolument sauver les langues maternelles !