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La main tendue de Ouattara

Samedi 6 août, le président Ouattara, lors de son message à  la Nation, à  l'occasion du 51ème anniversaire de l'indépendance…

Samedi 6 août, le président Ouattara, lors de son message à  la Nation, à  l’occasion du 51ème anniversaire de l’indépendance du pays déclare « tendre la main » aux partisans de Laurent Gbagbo, dont certains sont exilés au Ghana. « Nous avons besoin de tout le monde pour reconstruire le pays, a-t-il affirmé, avant d’assurer que tout serait fait pour que la sécurité de tous soit assurée ». Cet appel aux centaines, voire milliers de partisans de Gbagbo qui s’étaient enfuis à  l’étranger au plus fort de la crise post-électorale illustre à  nouveau la volonté du chef de l’Etat ivoirien de ramener la cohésion nationale. Un appel du pied auquel le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de Laurent Gbagbo a d’ailleurs réagi positivement. Sylvain Miaka Oureto, le président par intérim du FPI déclare que C’’est une bonne nouvelle. « Nous avons appris cela avec beaucoup de plaisir, de soulagement et d’espérance. Si le président de la République ouvre son C’œur pour dire que nous devons aller à  la réconciliation, qu’il lance cet appel à  ses frères et sœurs du FPI (Front populaire ivoirien) et de la LMP (La majorité présidentielle) exilés au Ghana, C’’est une main tendue qu’il faut saisir » a-t-il affirmé. Avant de demander que la sécurité des exilés soit assurée à  leur retour au pays. Pour le Front populaire ivoirien, « si on situe cela dans le cadre de la réconciliation, cela veut dire que tous les frères et sœurs qui rentreraient ne seraient plus poursuivis». C’’est « la crainte des uns et des autres en restant à  l’étranger. Donc nous pensons que dans l’esprit du président de la République, ce sont toutes ces affaires là  qu’il prend en compte » a encore déclaré Sylvain Miaka Oureto. « Le gouvernement ne ménagera aucun effort pour garantir le retour et la sécurité de tous », a assuré le président Ouattara. Au-delà  des déclarations d’intention, les ivoiriens attendent maintenant des actes. Le pays est à  genoux, affaibli par des années de crise et devenu exsangue depuis décembre 2010, après l’élection présidentielle contestée. La sécurité, la justice, chômage mais surtout la vie chère ne permettent pas aux populations de reprendre une vie normale. Les opposants à  Alassane Ouattara ne lui font guère confiance pour réconcilier le pays, malgré la mise en place d’une Commission Vérité Réconciliation, dirigée par l’ancien Premier Ministre Charles Konan Banny. Le camp Gbagbo dont les principaux leaders sont aujourd’hui en prison ou en résidence surveillée seraient victimes de sévices de la part de leurs geôliers, situation qui ne sert guère la volonté de réconciliation affichée par tous. l’inculpation le dimanche dernier, jour de la fête nationale, de Pascal Afi Nguessan et de ses camarades détenus à  Bouna, n’est pas pour restaurer la confiance entre deux camps qui continuent de s’observer en chiens de faà¯ence, décryptant chacune des déclarations des adversaires pour les retourner ensuite à  leur avantage… La route pour retrouver une Côte d’Ivoire unifiée ne sera pas aisée.