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La mauvaise copie de l’élève Diarra

Incompétent, novice en politique, revanchard, les qualificatifs ne manquent pas pour fustiger Cheick Modibo Diarra, nommé Premier ministre de transition…

Incompétent, novice en politique, revanchard, les qualificatifs ne manquent pas pour fustiger Cheick Modibo Diarra, nommé Premier ministre de transition à  la faveur de l’Accord Cadre entre la CEDEAO et l’ex junte. Si Sanogo est désormais dans une ombre feutrée, CMD est lui en pleine lumière au risque d’en être aveuglé. Les critiques pleuvent chaque jour sur le manque d’actions et les discours d’un homme qui est entré en politique il y a à  peine un an. Le 6 Mars 2011, il lançait son parti le RpDM, sans imaginer qu’un an plus tard, il aurait à  faire face à  une situation dramatique dans son pays. On le loua immédiatement pour sa neutralité, ses capacités à  mobiliser des aides internationales ça et là  et rééquiper une armée malienne en déroute. On découvrit un autre homme dans l’exercice du pouvoir. Homme de destin, CMD était déjà  bien connu avant de devenir le Premier ministre de la transition malienne. Quelle mouche a donc piqué le gendre de Moussa Traoré de plonger dans un marigot politique en pleine ébullition. C’’est avec art qu’il supplante au lendemain du coup d‘état du 22 Mars, les Mariko, IBK et autres potentiels candidats à  la primature de crise, en aiguisant les mêmes appétits de revanche qu’on lui prête à  l’encontre de l’ancien régime de Moussa Traoré. Aussi l’homme s’essaie à  l’exercice de la politique, tâtonne C’’est certain, s’emmêle les pinceaux d’un discours à  l’autre, mais ne déroge pas aux ballets diplomatiques de rigueur pour concilier les positions des pays du champ. Tout en faisant le jeu du CNRDRE. A quoi joue CMD ? l’erreur politique est fatale à  la carrière et le test auquel l’astrophysicien se livre ici pourrait être lourd de conséquences pour son avenir politique au Mali. CMD mérite t-il encore qu’on lui laisse les coudées franches ? Du temps pour sauver le Mali ? Pour celui que les critiques effleurent à  peine, que les flèches caressent au lieu de piquer, l’heure est sensible. Ecoutera -il les plaintes du peuple, les demandes incessantes à  actionner une intervention rapide au nord, au risque de perdre son gouvernement. Ou ouvrira-t-il l’arène au risque d’y être sacrifié ? Le conseil des ministres du jour devrait nous donner un signal sur ses intentions véritables pour le Mali ? Et notre élève devra rendre une copie, samedi au mini-sommet d’évaluation de Ouagadougou.