La mission sacrée de la Coalition pour le Mali au Nord

La démarche est à  saluer, dans un contexte o๠l'on reproche au gouvernement malien son inaction même après la formation…

La démarche est à  saluer, dans un contexte o๠l’on reproche au gouvernement malien son inaction même après la formation du gouvernement d’Union nationale. Mais loin de se substituer aux prérogatives de l’Etat malien dont la mission première est de recouvrer l’intégrité du territoire national, la mission des membres de la Coalition pour le Mali, crée le 26 Mai 2012, était d’ouvrir un chemin vers le nord et de montrer qu’on peut encore se rendre dans ces régions occupées et ouvrir la voie du dialogue quant l’intervention militaire tarde à  venir. Sans céder à  l’alarmisme qui prévaut dans les médias occidentaux et à  la psychose née des derniers évènement marquants comme la lapidation d’un couple à  mort ou la main coupée d’un voleur à  Ansongo, la Coalition pour le Mali, en se rendant dans le nord, a voulu baliser le chemin et prendre langue avec les islamistes d’Ansar Dine. A Tombouctou, Kidal et Gao, les émissaires de la Coalition, présidée par l’honorable Gabouné Keita et son président d’honneur Mahmoud el Oumrany, ont rencontré des personnalités, notables, chefs religieux, élus locaux, leaders de la société civile, mais aussi les occupants. Iyad Ag Ghaly leur a ainsi envoyé ses porte-paroles préférant garder le mystère autour de sa personne. Pour rendre compte de ces trois voyages effectués entre le 17 et le 24 Août, les représentants de la Coalition, ont convoqué une conférence de presse, à  Bamako, ce 29 Août. Un rapport de synthèse en est ressorti, qui a été envoyé aux autorités de transition. Retour de l’administration dans le nord D’après Tiébilé Dramé, vice président de la Coalition, il ressort de ces missions, que ces populations du nord, réclament le retour de l’administration : «Â Les populations du nord souffrent de l’absence de services de l’état. Il existe un besoin d’assistance vital à  Aguel’hok, Goundam, Kidal…. Sur place, nous avons aussi remarqué un fort besoin de dialogue, de disponibilité pour trouver des solutions à  la sortie de crise », a précisé Dramé, qui ajoutera qu’il s’agissait aussi de mobiliser les partenaires et amis du Mali. «Â Au nord comme au sud, il y a des extrémistes, mais ce qui compte C’’est que le Mali redevienne uni », dira Mahmoud El Oumrany, qui fut Commandant de Kidal dans les années 50. Des échanges avec les principaux leaders d’Ansar Dine comme Algabass Ag Intallah à  Kidal, Ahmada Ag Bibi,député d’Abeibara ou encore Abdel Hakim, chef du Mujao à  Gao, la démarche de la Coalition porte sur la négociation avant toute chose. Si ces groupes armés sont décisifs sur une applications stricte de la charia, allons-nous vers un Mali fédéral avec des états charia au Nord ? Seul point d’unité avec les djihadistes, l’intégrité du territoire, à  l’inverse du MNLA, partisan de la partition du Mali. « Le Mali doit garder la maà®trise de la résolution de la crise » Comment orchestrer ce retour de l’administration dans le nord ? Comment envoyer les fonctionnaires pour restaurer les services étatiques ? Comment ouvrir la voie aux ONG et organisations humanitaires pour secourir les populations en manque d’eau, de soins de santé et d’électricité ? Autant de défis qui poussent la Coalition à  envisager d’autres missions de terrain, notamment à  Ménaka, ville détonateur de la rébellion ou encore à  Tessalit, aux confins du nord. « Nous nous sommes aussi rendus compte qu’ils ont débordés par la gestion de ce vaste espace que constitue le nord… ». Et malgré la présence des émirs d’AQMI Abou Zeid et Mokhtar Belmoctar dans la zone, lors de leur passage, les membres de la Coalition entendent poursuivre le dialogue entamé avec les acteurs locaux et maintenir l’élan de solidarité envers le nord, parce qu’ils estiment que C’’est d’abord l’affaire de tous les Maliens. Pour la Coalition, le Mali pays doit garder la maà®trise de la résolution de la crise, mais l’urgence est toujours là . Celle d’interpeller l’Etat malien sur sa mission. En cela, la Coalition pour le Mali ne peut se limiter qu’à  être qu’un simple regroupement de bonnes volontés, pour relayer les besoins des compatriotes du nord, mais devenir un véritable groupe de pression sur le pourvoir central. Le lobby par excellence pour la libération définitive des régions occupées du nord du Mali.