Elle est la pionnière dans son domaine : l’aménagement d’espaces. l’aventure « La Potière » a commencé à  la fin des années 80, quand, amoureuse des fleurs, Madame Kounta Aà¯ssa Traoré décide de reproduire les beaux pots de fleurs qu’elle voit chez les fleuristes de Dakar, o๠elle vit avec son mari, fonctionnaire international. « J’aimais ceux faits avec des coquillages et quand est venu le moment de rentrer au Mali, J’ai à  moitié rempli mon conteneur de déménagement avec des coquillages achetés chez les femmes de Mbour », se souvient-elle. Très vite, son emploi de comptable à  la SONATAM, qu’elle retrouve une fois rentrée au Mali en 1989, devient secondaire, puisque les pots aux coquillages se vendent très bien. « J’ai même embarqué mes sœurs dans ma nouvelle activité », raconte la dame, aujourd’hui âgée d’une soixantaine d’années, qui a commencé avec «une brouettée de sable, 3 sacs de ciment et en tout et pour tout, 45 000 francs CFA. Adieu les études d’expert comptable, elle devient la paysagiste attitrée des monuments publics de Bamako, de la place Cabral (la première) au Palais de Koulouba, en passant par les monuments Kwamé N’krumah et de l’Indépendance. C’’est une bonne centaine d’employés qui travaillaient à  l’usine située à  N’Gabakoro Droit, sur la route de Koulikoro, ainsi que pour l’entretien des monuments, une activité arrêtée depuis 2010. « On nous devait trop d’argent ».Mais l’unité de fabrication de pavés et de dalles continue son bout de chemin. Construite grâce au soutien d’une institution de microfinance, qui a accordé une dizaine de prêts allant de 60 000 à  60 millions de francs CFA. De quoi permettre à  Madame Kounta d’acheter les moules nécessaires à  la confection des dalles et pavés, importés de Russie et de Chine. La Potière continue de travailler à  l’amélioration de ses produits. « J’ai été en Tunisie récemment. Là -bas, il n’y a pas de poussière puisque toutes les rues sont pavées et là  o๠il n’y a pas de pierre, il y a des fleurs. Il faut que nos pouvoirs publics comprennent que les solutions existent ». Médaillée du Mérite national, la chef d’entreprise, qui réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 150 millions de francs CFA, continue de voir loin et prévoit un agrandissement de son usine. Objectif : maintenir sa position de leader dans un environnement devenu fortement concurrentiel.