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La presse malienne en crise de légitimité ?

La presse malienne évolue dans un environnement socio-politique o๠le mépris, la tolérance et l'indifférence s'érigent contre la liberté de…

La presse malienne évolue dans un environnement socio-politique o๠le mépris, la tolérance et l’indifférence s’érigent contre la liberté de la presse et donnent à  cette presse un pouvoir qui n’est pas le sien. Le mépris et l’indifférence sont devenus les armes utilisées par les maliens abusés par une certaine presse qui ne distingue pas l’information de ses propres opinions et qui pense qu’il lui appartient de « régler » des comptes. l’espoir né de la liberté de la presse depuis l’avènement de la démocratie s’est estompé très tôt. C’’est pourquoi certains politiques ont mesuré et bien évalué le pouvoir de la presse, surtout dans une démocratie naissante. « Ils ont créé et soutenu des médias d’opinion sous le statut« privé et d’informations générales qu’ils utilisent pour le marketing ou pour régler des comptes ». Les pouvoirs publics s’appuient sur la puissance publique pour mettre la presse sous influence. La précarité économique et financière dans laquelle vit la presse malienne favorise toutes les formes de pression et de corruption du pouvoir économique et politique. Le citoyen malien est la seule victime du non respect des principes professionnels élémentaires de vérification et de recoupement des informations par les organes de presse, surtout face à  la vie privée et à  la dignité de la personne humaine.. Médias privés économiquement paralysés Les défis majeurs auxquels les médias privés sont confrontés sont des problèmes économiques. Ces difficultés économiques ont pour noms, le manque de ressources financières, matérielles, logistiques et humaines sans oublier le déficit de professionnalisme lié au manque de formation et de retard technologique. Les contraintes économiques expliquent en grande partie les dérives et les violations de l’éthique et de la déontologie du métier de journaliste. « Surexploitation » des journalistes par les patrons de presse… A l’ORTM (la télévision nationale) comme dans les journaux en passant par les radios, les journalistes sont nombreux à  être l’objet de la surexploitation. Pour la plupart, ils sont jeunes, ces hommes de médias qui s’ingénient de jour et comme de nuit et dans des conditions difficiles, à  délivrer l’information au public. Reconnaissant cette réalité des journalistes, le ministre de la communication à  l’occasion de la cérémonie d’ouverture des 3èmes journées de la communication et devant les patrons de la presse, a rendu hommage à  ces hommes et femmes de médias pour leur sacerdoce malgré qu’ils soient sous payés, et surexploités, sans assurance maladie ni protection sociale. Aussi, Mariam Flantié Diallo félicite ces hommes de médias pour leur contribution à  l’émergence et à  la consolidation de la démocratie malienne et à  l’ancrage de la liberté d’expression. … qui débouche sur des dérapages récurrents « Quant on ne nous pas donne les moyens, on se créé les moyens », explique un jeune journaliste qui dénonce la précarité de l’organe ou il travaille depuis cinq ans. D’o๠la multiplication des attaques contre les acteurs de la vie politique, le traitement politisé de l’information, la corruption, la confusion entre information et publicité, toutes choses qui violent les règles de base de la déontologie et de l’éthique professionnelle du métier de journaliste. Pour donner à  la presse sa valeur réelle, les experts de la communication examinent la pratique du journalisme dans un contexte socio-économique difficile et qui détourne souvent le journaliste de « son devoir d’informer et de sa liberté d’écrire », pour paraphraser un grand éditorialiste connu.