La société civile du Nord du Mali réclame un dialogue inclusif

En Mauritanie, pays frontalier avec le Mali, le camp Mbéra accueille le plus de réfugiés maliens. Ils sont 75 000…

En Mauritanie, pays frontalier avec le Mali, le camp Mbéra accueille le plus de réfugiés maliens. Ils sont 75 000 refugiés maliens actuellement présents en Mauritanie, dans le camp Mbéra. Parmi eux, l’écrasante majorité des électeurs ont voté pour Ibrahim Boubacar Kéà¯ta (IBK) au premier tour. La tendance semble être la même pour le second tour de ce dimanche 11 août 2013. « Dans 25 bureaux de vote sur 28, selon les résultats provisoires partiels dont nous disposons, IBK l’emporte avec 2310 voix face à  Soumaà¯la Cissé qui a 729 voix » déclare Abdoullahi Ag Mohamed El-Maouloud Président de l’Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad (OSCA). IBK avait remporté le premier tour du scrutin avec plus de 39 % des voix contre 19 % pour son adversaire Soumaà¯la Cissé, ancien ministre des finances. Contrairement au constat général dans les centres de vote au Mali, il semblerait que la participation soit plus forte encore en ce second tour. Plusieurs électeurs ont pu entrer en possession de leurs cartes Nina, ce qui avait beaucoup manqué lors du premier tour. Selon un confrère journaliste présent en Mauritanie, les réfugiés prédisent un grand score pour IBK encore cette fois. Ils lancent un appel au nouveau président, à  travers leur « Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad », il s’agit de l’instance qui représentera les communautés de Tombouctou (particulièrement Touaregs et Maures) dans le futur dialogue prévu par l’accord de Ouagadougou, 60 jours après les élections. Les enjeux à  venir au Mali pour le futur président sont nombreux et colossaux Les réfugiés comptent beaucoup sur cette élection pour élire un président qui pourra mettre en marche une machine rapide de sortie de la crise. Ils se sont très bien mobilisés pour les élections, surtout au deuxième tour, durant lequel, des votants ont pu récupérer leurs cartes Nina. « Moins de 1000 réfugiés du camp M’Béra en Mauritanie ont pu voter au premier tour, 3000 électeurs ont accompli ce devoir citoyen pour le second tour. Ceci est une avancée considérable » explique M. Ag Mohamed El-Maouloud. Ils sont dans une démarche pour faire entendre leur voix, ils disent qu’ils ont beaucoup payé de leur vie dans ce conflit, ils demandent d’être associé aux futures négociations en tant que « Sociétés Civiles ». Ce qui est tout à  fait normal, à  mon sens, car c’est d’eux qu’il s’agit, donc ils sont les mieux placés pour se représenter s’agissant de l’avenir du Mali et de leur avenir, notamment de la région de Tombouctou, dont il est question ! « L’Organisation des Sociétés Civiles de l’Azawad » est l’instance créée pour parler en leur nom dans le dialogue inclusif prévu par l’accord de Ouagadougou, 60 jours après les élections. Selon son président : « de 1960 à  nos jours, les Etats se sont succédés et n’ont jamais tenu compte de la diversité géographique, ethnique, culturel et économique du Mali. Nous pensons qu’il est temps que cela change ». Une forte décentralisation serait une première solution à  la crise que vit actuellement le Mali. l’OSCA demande un dialogue inclusif rapidement et compte sur l’élection du nouveau président de la République pour ce faire. Il est à  noter également que C’’est une première mondiale, que de faire voter des réfugiés lors d’une élection présidentielle.