La souris des montagnes de Kidal

Pour le leader du Mouvement des arabes de l'Azawad (MAA), Sidi Brahim Ould Sidati, la version du Forum qui finit…

Pour le leader du Mouvement des arabes de l’Azawad (MAA), Sidi Brahim Ould Sidati, la version du Forum qui finit laisse un goût d’inachevé. « Ce n’est pas comme nous le souhaitions, C’’est regrettable. Nous voulions amener à  son terme le processus d’Anéfis avec les groupes signataires. Cela n’a pas été le cas », explique le secrétaire général du MAA. La rencontre qui s’est ouverte le 28 mars a finalement regroupé quelques 2 000 participants, en grande majorité les populations des zones contrôlées par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Si l’objectif premier n’a pas été atteint, les organisateurs n’ont pas voulu tenir « un forum pour rien ». « Il y avait ici des représentants de la Plateforme, même si les dirigeants n’ont pas répondu à  notre invitation. Nous avons pu mettre en place un véritable cadre d’explication de l’accord et de son niveau d’application à  ce jour. Les questions comme la sécurisation de Kidal, le retour de l’administration, mais aussi les aspects de développement ont été discutés et expliqués », assure celui qui siège au sein du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. « Un échec pour le gouvernement » « Il n’était pas possible de faire marche arrière », assurent les organisateurs, pour expliquer le maintien de la date malgré l’absence de la Plateforme et du gouvernement. « Mais nous allons rapidement créer d’autres cadres, dès l’installation des autorités intérimaires qui seront une représentation symbolique du retour de l’à‰tat dans la région », explique encore Ould Sidati. Un à‰tat malien qui a financé la rencontre, à  hauteur de 400 millions de francs CFA, et qui n’y a finalement pas pris part. Côté gouvernemental, on assure que « cette rencontre a été voulue et organisée par les groupes armés. La mission du Conseil de sécurité qui a récemment visité le Mali, a demandé au gouvernement et à  la MINUSMA de soutenir cette initiative, car elle va dans le sens des efforts de paix. C’’est ce que nous avons fait. Nous attendons maintenant les recommandations de ce forum et espérons qu’elles démontreront une réelle volonté de dialogue », explique Mohamed Ould Zahabi, ministre de la Réconciliation nationale. « Nous soutiendrons toutes les initiatives qui vont dans le sens de la paix. Nous ne saurions être un gouvernement qui ne veut pas la paix », conclut-il. Pourtant, selon d’offre officiels, cette rencontre qualifiée de non-événement est « un échec pour l’à‰tat malien », et témoigne des difficultés dans la mise en ouvre de l’Accord de paix. Mariko Superstar Celui qui se termine a permis de lancer un message. C’’est en tout cas ce que soutient Oumar Mariko, président du SADI et seul chef de parti à  avoir pris part à  la rencontre. Il précise avoir lui-même « sollicité de rencontrer ces groupes armés, bien avant la signature de l’accord d’Anéfis ». l’occasion du forum « aurait pu permettre au gouvernement de laisser une marque indélébile dans la marche du processus de la paix. Ils ne sont pas venus et je ne comprends pas cette démarche », affirme celui qui a finalement été « la grande surprise » promise par les organisateurs du Forum aux populations de Kidal. Invité d’honneur, le président du SADI a assuré ne pas être « gêné par les évocations de l’Azawad », lors du discours d’ouverture du Président du Forum, Algabass Ag Intallah. « Le mot « Azawad » disparaà®tra du langage lorsque le Mali saura prendre ses responsabilités », a lancé Oumar Mariko qui, depuis 2012, prônait le dialogue avec les rebelles indépendantistes.