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La vraie-fausse vidéo des otages d’Arlit ? ANI

Ces derniers, dont quatre Français - Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe -, seraient «visiblement en bonne…

Ces derniers, dont quatre Français – Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe -, seraient «visiblement en bonne santé » et appellent leurs pays à  «négocier leur libération ». « les otages français précisent » dans cette vidéo s’exprimer « le 27 juin 2013 », rapporte également l’agence. Cela fait trois ans que les otages d’Arlit sont détenus. Depuis quelques temps, l’agence sert de relais pour les djihadistes du Sahel, lorsqu’ils veulent diffuser des messages à  l’endroit des autorités ou des familles des otages qu’ils détiennent. Un peu comme pour la chaà®ne Al Jazeera qui servait de relais médiatique à  la nébuleuse terroriste Al Qaeda. Lors de la prise d’otages d’In Amenas en Algérie en janvier 2013 déjà , l’agence s’était déjà  fait connaà®tre par la proximité qu’elle entretenait avec les preneurs d’otages. Depuis, l’ANI se traà®ne une réputation de « canal de communication des groupes terroristes ». Le Huffington Post s’interroge lui sur l’agence mauritanienne ANI et écrit :  » Difficile de trouver des informations sur l’ANI. Sur son site internet, un court texte ressemblant plus à  une profession de foi qu’à  une présentation classique, présente l’agence et met en avant la fiabilité de ses informations. « ANI cherche à  combler le vide dont souffre la famille médiatique indépendante en Mauritanien en l’absence de sources fiables d’informations libres, traitées avec professionnalisme, objectivité et rapidité, dans le souci d’apporter une information sûre et sans déformation ni affabulation au lecteur là  o๠il est, aussi bien en langue arabe qu’en français. » Selon Mohamed Ould Khattat un journaliste agencier travaillant à  l’ANI, contacté par Le HuffPost, l’Agence Nouakchott d’Informations (de Nouakchott, la capitale de la Mauritanie) a été créée il y a cinq ans par le groupe de presse mauritanien MAPECI qui possède deux autres journaux Nouakchott Info (en français) et Akhbar Nouakchott (en arabe). à‰ditée en deux langues: arabe et français, elle emploierait une dizaine de journalistes. Formé à  l’agence de presse sénégalaise, Mohamed Ould Khattat travaille à  l’ANI depuis sa création, il est aussi à  la tête du journal Nouakchott Info. L’ANI est dirigée par un certain Mohamed Mahmoud Ould Aboul Maali, suspecté d’avoir des liens très étroits avec Aqmi. Une agence pointée du doigt en Mauritanie et en Afrique L’agence a en effet été à  plusieurs reprises mise en cause pour ses relations privilégiées avec les groupes terroristes et Aqmi en particulier. Après la prise d’otages d’In Aménas, l’ANI a été convoquée par la Haute Autorité de la Presse et de l’Audiovisuel de Mauritanie (HAPA) pour qu’elle s’explique sur une couverture médiatique qui « s’est transformée en une propagande en faveur des preneurs d’otages et de leurs actions ». Une couverture médiatique également vivement critiquée par le journal algérien El Watan. Contactée par les preneurs d’otages et Mokhtar Belmokhtar que l’ANI avait interviewé en 2011, l’agence a accepté de publier leurs communiqués de presse pendant toute la durée de l’attaque. à€ l’ANI, Mohamed Ould Khattat balaie d’un revers de la main ces accusations « La couverture de la prise d’otages d’In Amenas a été un grand coup médiatique qui a renforcé notre sérieux, notre professionnalisme sachant que nous avons publié en même temps les informations du côté algérien, notamment de l’agence de presse algérienne qui est la voix autorisée, explique t-il au HuffPost. Nous avions refusé toute manipulation par les terroristes, comme accepter de donner la parole aux otages puisqu’ils sont sous pression, et parce que nous respectons les sentiments de leurs familles. » Comment l’ANI est-elle entrée en contact avec les terroristes d’Aqmi? Mohamed Ould Khattat ne répondra pas. L’interview de Mokhtar Belmokhtar sur le site de l’ANI Prudence, prudence donc. Si pour l’instant, aucune information publiée par l’ANI n’a été formellement démentie (si ce n’est lorsque le site a été piraté), l’opacité qui entoure les méthodes et les réseaux de cette agence de presse incite les médias et le public à  prendre toute information délivrée avec beaucoup de précaution.