L’amnistie des putschistes passe la première étape

Costume bleu marine, chemise blanche et cravate sombre, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, avait revêtu ses…

Costume bleu marine, chemise blanche et cravate sombre, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, avait revêtu ses couleurs habituelles mercredi 9 mai à  l’occasion du premier Conseil des ministres du gouvernement de transition. Autour de lui, le Premier ministre Cheikh Modibo Diarra et les 24 membres de son équipe. Une première expérience pour eux à  l’exception de Tiéna Coulibaly, ministre de l’Economie.  » Couloir humanitaire » Cheick Modibo Diarra et ses hommes n’ont pas attendu pour s’attaquer aux dossiers brûlants du moment, dont l’ouverture d’un couloir humanitaire pour les populations des trois régions actuellement aux mains des rebelles et des groupes islamistes armés d’Ançar dine et d’Al-Qaà¯da au Maghreb islamique (AQMI). A sa sortie de la salle du Conseil, le chef du gouvernement s’est montré plutôt optimiste. Il a assuré à  la presse que les premières décisions concernant une intervention humanitaire ont été prises. «Â Les délégations ne vont pas tarder à  décoller de Bamako », a-t-il déclaré alors que le CICR a annoncé le 10 mai que l’hôpital de Gao est de nouveau fonctionnel.  » Des interrogations autour de la loi d’aministie L’événement marquant de ce premier Conseil des ministres a été l’adoption du projet de loi d’amnistie en faveur des putschistes. Une exigence de l’Accord-cadre signé le 6 avril entre la Cédéao et le CNRDRE, qui prévoit « une loi d’amnistie générale au profit des membres du CNRDRE et de leurs associés ». Le ministre de la Justice Malick Coulibaly a justifié la décision par « le souci d’assurer la stabilité sociale ». La décision fait débat, notamment parmi les opposants au putsch qui lui opposent l’article 121 de la Constitution du 25 février 1992. Ce dernier stipule que « tout coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible contre le peuple malien ». « En rétablissant l’ordre constitutionnel, on marche sur notre Constitution », protestent certains, qui voient dans cette décision la légalisation du coup d’Etat. l’adoption du projet de loi d’amnistie consacre la première étape du processus en attendant le vote des députés, dont la date n’est pas encore connue. Les questions qui se posent aujourd’hui sont de savoir si les députés, majoritairement opposés au coup d’Etat, accepteront de voter cette loi, et qui sont les « associés » mentionnés dans l’Accord-cadre.