L’armée malienne infiltrée par la rébellion

"La ville de Niafunké (70 km de Goundam) vient d'être attaquée. On ne sait pas quand va venir le tour…

« La ville de Niafunké (70 km de Goundam) vient d’être attaquée. On ne sait pas quand va venir le tour de Goudam ». » C’’est en ces termes qu’un habitant de Goundam joint par téléphone s’est fait l’écho mardi d’une nouvelle offensive menée par des individus armés, alors que le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) revendique depuis le 17 janvier des attaques dans plusieurs localités du nord du pays. Il était alors difficile de confirmer l’information en appelant des gens sur place, le réseau étant apparement saturé Deux versions «Â Il n’y a pas eu d’attaqueÂ à  Niafunké », a assuré au contraire une source militaire à  Tombouctou. «Â Des rebelles se sont bien approchés de la ville mais l’armée était en position sur place. Ils ont tiré deux rafales en l’air avant de s’enfuir dans le désert. Leur objectif était de faire diversion pour créer la panique chez les populations », a confié l’interlocuteur. Selon lui «Â la situation est sous contrôle » dans les localités précédemment attaquées, excepté Léré, que les rebelles contrôlent encore. Depuis les attaques de Menaka, Andéramboukane, Aguel Hoc et Léré, l’armée malienne a décidé de se replier dans ses bases des grandes villes. Les troupes d’Aguel Hoc ont ainsi rejoint Kidal. A Goundam, le camp s’est vidé. Selon nos sources, des troupes seraient stationnés à  Niafunké. L’armée infiltrée par la rébellion Selon plusieurs sources l’armée opérerait un changement de tactique après avoir constaté que d’anciens rebelles intégrés dans l’armée malienne dans le cadre de l’application des accords de paix précédents servent d’indicateurs aux MNLA. Pour la seule région de Tombouctou on estime que plus de 70 gardes appartiennent à  l’ethnie tamasheq, soit 95% de l’effectif. «Â Les informations sont formelles : il y a des complices rebelles dans l’armée régulière », assure au téléphone notre source à  Tombouctou. Elle précise que des officiers tamasheqs de l’armée ont déserté ces derniers jours contre toute attente suite à  la décision de l’Etat-major de rassembler les troupes dans les grandes villes. C’’est le cas, dit-il, du chef peloton de Bourem (un colonel) qui a fuit avec neuf éléments de l’armée régulière. A Diré également, le colonel en charge du peloton a disparu avec une dizaine d’hommes. Ce qui fait dire à  certains spécialistes des questions militaires que pour réussir le combat contre les rebelles, l’armée doit commencer par faire le ménage dans ses rangs