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L’auteur de « Le monde s’effondre » est mort

Né dans les années 30, Achebe était le cinquième enfant d'une famille Igbo du sud du pays. Il étudiera à …

Né dans les années 30, Achebe était le cinquième enfant d’une famille Igbo du sud du pays. Il étudiera à  l’université d’Ibadan, dans le sud-ouest du pays, puis collabore à  la NBC (Nigerian Broadcasting Corporation) dans les années 50, avant l’indépendance de 1960. Son engagement commence en 1967. Cette année-là , les habitants du sud-est du Nigeria font sécession après des massacres du peuple Igbo et forment la nation du Biafra : Achebe la soutient. Une guerre civile de 1967 à  1970 suit, qui fera plus d’un million de morts. L’écrivain, qui a enseigné par la suite dans son pays, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, a écrit en 2012 son Histoire personnelle du Biafra. « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours le chasseur », dira l’auteur. Il est incontestablement l’un des pères de la littérature africaine. Auteur du roman-culte Le monde s’effondre (1958), une critique du colonialisme blanc, il avait fait de son combat, la dénonciation de la corruption dans son pays. Selon les médias nigérians, il est mort aux Etats-Unis dans un hôpital de Boston, ville dans laquelle il vivait depuis et o๠il était professeur à  la Brown University. « En sa compagnie, les murs de la prison tombaient », a commenté à  son sujet Nelson Mandela, cité par la Fondation Mandela. L’écrivaine sud-africaine et Prix Nobel de littérature, Nadine Gordimer s’est déclaré « choquée » par sa mort et a salué « un ami proche » et un « humaniste ». « Le monde s’effondre », vendu à  10 millions d’exemplaires dans une cinquantaine de pays, l’a fait connaitre de millions d’enfants africains. C’’est l’un des tout premiers romans contemporains africains à  « donner une voix » au continent noir comme l’ont dit les critiques à  cette époque. Il y parlait de la corruption et de la mauvaise gouvernance dans un pays richissime en pétrole. D’ailleurs il avait écrit à  ce sujet le pamphlet « Le problème avec le Nigeria en 1984 ». A son actif d’autres romans comme Les termitières de la savane, Le malaise, La flèche de Dieu et Le démagogue. Depuis 90, il était paralysé suite à  un terrible accident de la route, mais son combat n’en avait pas faibli. Il a ainsi refusé, il y a deux ans de recevoir une distinction, arguant que son pays « allait trop mal ». RIP, Master.