L’avancée de rebelles fait fuir les habitants de Mopti

Des centaines d'habitants de Mopti et de ses environs (centre du Mali), incluant des militaires et leurs familles, ont quitté…

Des centaines d’habitants de Mopti et de ses environs (centre du Mali), incluant des militaires et leurs familles, ont quitté leurs domiciles, craignant l’avancée de rebelles touareg ayant pris en trois jours le contrôle du nord du pays, a appris lundi l’AFP auprès de témoins. « Nous on est partis hier (dimanche) après-midi » de Mopti pour Bamako, « et il y avait beaucoup de personnes sur la route, avec leurs effets, qui partaient. Les gens sont paniqués, même les militaires fuient », a affirmé une mère de famille résidant à  Mopti et travaillant à  Sévaré, ville proche abritant un camp militaire. « C’est pareil à  Sévaré. Les membres des forces de défense et de sécurité se mettent en civil et partent, ou mettent leurs familles à  l’abri. Les militaires partent depuis l’attaque de Gao » (nord-est) samedi par des groupes rebelles et islamistes armés, a-t-elle ajouté. Ses déclarations ont été confirmées par un autre résident de Sévaré fonctionnaire à  Mopti, qui a parlé de « déplacements » mais a précisé qu’il n’étaient pas massifs. « Hier » dimanche, « les stations-service étaient fermées mais beaucoup ont rouvert aujourd’hui. Les militaires ont quitté les camps, il y en qui se sont installés dans des quartiers » à  Mopti et Sévaré, d’autres ont quitté les villes, a déclaré cet adulte, qui assure que des habitants font leurs provisions pour plusieurs jours. Selon la mère de famille, de nombreux jeunes se sont rendus à  Ségou, plus au sud, pour s’inscrire sur des listes de bénéficiaires potentiels d’armes, afin de « défendre leurs villes », en cas d’attaque. « Personne n’est à  l’abri à  Mopti, puisque même ceux qui sont chargés de nous protéger ont fui », a-t-elle dit. Aucun officiel n’a pu être joint pour commenter ces informations. Sévaré, à  l’est de Mopti, est sur la route reliant Bamako, la capitale, à  Gao, capitale d’une des trois régions administratives du nord du Mali, avec Kidal et Tombouctou. Toutes ces régions n’étaient plus lundi sous le contrôle des forces gouvernementales, qui les ont désertées, les laissant aux mains de groupes de rebelles touareg et islamistes armés.