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Le baobab, un arbre aux fruits savoureux

La multiplicité de ses usages en fait l'une des espèces les plus utiles du Sahel. Partout en Afrique, les différentes…

La multiplicité de ses usages en fait l’une des espèces les plus utiles du Sahel. Partout en Afrique, les différentes parties du baobab – racines, tronc, écorce, feuilles, pulpe, sont exploitées à  des fins thérapeutiques, nutritionnelles et dans la pharmacopée traditionnelle africaine o๠le baobab entre dans la préparation de nombreux remèdes, tout particulièrement pour les problèmes digestifs mais aussi pour ses vertus anti-inflammatoires. Les vertus thérapeutiques La pulpe La pulpe du fruit est largement utilisée dans la médecine traditionnelle comme analgésique, anti-diarrhéique, anti-dysentérique et dans le traitement de la variole et de la rougeole. La pulpe des fruits, généralement blanchâtre, mais pouvant être jaune ou rosée, appelée « pain de singe », est très riche en acide ascorbique (vitamine C, 2500 à  3000 mg/kg), soit à  volume égal 6 fois supérieur à  celle contenue dans une orange. On peut mâcher la pulpe et l’avaler, ou bien la dissoudre dans de l’eau ou du lait concentré pour en faire une boisson rafraà®chissante et énergétique. Dans certaines parties d’Afrique, la pulpe de baobab est brûlée pour fumiger les insectes qui parasitent le bétail domestique. Les feuilles Les feuilles jaunes sont consommées parfois crues ou bouillies, mais le plus souvent, elles sont séchées pour être réduites en poudre. Cette poudre, appelée «Â Namougounifi  au Mali» est incorporée aux céréales ou dans les sauces pour la préparation du couscous de mil. Les feuilles fraiches sont utilisées dans la sauce du gâteau africain «Â to ». Les feuilles sont très riches en calcium et fer, et 33 grammes de feuilles sèches couvrent les besoins journaliers en calcium d’un individu: 100 g de feuilles fraà®ches (correspondant à  23 g de matière sèche) contient de 400 à  2600 mg de calcium. Dans la pharmacopée traditionnelle, les feuilles sont employées en compresses ou en tisanes. Ces feuilles entrent dans l’alimentation du bétail. Elles sont également largement utilisées durant l’hivernage pour nourrir le bétail. Cette pratique menée de manière déraisonnée sur une forêt de baobab peut engendrer un problème environnemental majeur. Il est également intéressant de noter que les feuilles ne sont prélevées sur n’importe quel baobab. Les écorces Dans certains pays africains, la poudre de l’écorce du baobab une fois introduite dans la blessure d’un animal tué par une flèche empoisonnée, sert à  neutraliser le poison. La partie interne de l’écorce contient une matière fibreuse qui est utilisée pour la fabrication de cordage par tressage des fibres. Les fibres les plus résistantes sont employées pour la confection de cordage, cordes pour les instruments de musique, paniers, filets, fil de pêche, fibres pour tissus. Au Burkina Faso, dans la région de Dakoro, on retrouve ce même mode de sépulture, exclusivement réservé aux lépreux et pratiqué par tous les Dogon de la plaine de Bandiagara. Caractéristique d’un Vieil arbre, le baobab sert aussi de tombe L’une des caractéristiques des gros et vieux baobabs, est le fait que le tronc du baobab a tendance à  se creuser avec l’âge. L’enterrement des griots dans les baobabs creux est signalé depuis de longue date au Sénégal, un premier descriptif de cette coutume funéraire remonte à  1594. Le griot occupe en pays sérère, comme dans une bonne partie de l’Afrique noire, le bas de l’échelle sociale. Méprisés et redoutés, les griots, mais aussi leurs femmes et enfants, n’étaient pas enterrés en pleine terre. En effet, s’ils l’étaient, le sol serait rendu stérile pour toujours. Lors du cérémonial funéraire, le griot revêtu de ses plus beaux vêtements, était porté jusqu’au baobab creux.