Le bracelet anti-ronflement est-il efficace?

Pour lutter contre la « ronchopathie » (ou ronflement pathologique) sans passer par la case chirurgie, toute une gamme de…

Pour lutter contre la « ronchopathie » (ou ronflement pathologique) sans passer par la case chirurgie, toute une gamme de solutions sont en vente libre en pharmacie. Le dernier de ces accessoires-miracle, c’est le bracelet anti-ronflement, pas plus grand qu’une montre et coûte environ 20.000 FCFA (30 euro). A chaque ronflement, le dormeur –qui porte son bracelet au poignet- est gratifié d’une (faible) impulsion électrique. Conséquence : gêné, il se retourne, change de position dans le lit et… (théoriquement) cesse de ronfler. « Les fabricants de cet appareil semblent partir du principe que seule la position dans laquelle on dort est responsable du ronflement, analyse le Dr Serge Bigouin, médecin spécialiste du sommeil. Or, il n’en est rien : le ronflement est un phénomène multifactoriel, et la position de sommeil n’en est pas une cause parmi les plus importantes. » « Changer de position peut être efficace chez les personnes souffrant de macroglossie, c’est à  dire d’une augmentation anormale du volume de la langue, explique le Dr Serge Bigouin. En effet, dans ce cas précis, la base de la langue est si volumineuse qu’elle constitue un obstacle à  l’inspiration. » Or, la macroglossie reste une pathologie rare, quand 60% des hommes et 40% des femmes de plus de 40 ans ronflent régulièrement. Le bracelet anti-ronflement présente également des risques bien réels pour la santé de l’utilisateur. En effet, si les impulsions électriques qui sont infligées au dormeur à  chaque ronflement ne sont pas suffisamment puissantes pour réveiller complètement ce dernier, elles causent quand même des « micro-réveils ». Ces réveils très courts de l’organisme, qui durent généralement moins de 3 minutes et ne laissent aucun souvenir, ont pourtant des conséquences non négligeables. « Le sommeil est découpé en cycles : une nuit de sommeil normale (6 heures environ) compte entre 4 et 6 cycles, eux-mêmes découpés en 3 phases chacun, indique le Dr Serge Bigouin. Mais à  chaque micro-réveil, le cycle est interrompu : l’organisme doit recommencer. Du coup, on ne se repose pas vraiment et le sommeil n’est plus réparateur. » Par conséquent, au matin, on se sent encore plus fatigué que la veille au soir avec, en prime, des maux de tête et une sensation de somnolence.