Le casse-tête du passeport malien

Cette affaire de pénurie de passeport, en effet, n'en finit pas de provoquer la colère des citoyens demandeurs de cette…

Cette affaire de pénurie de passeport, en effet, n’en finit pas de provoquer la colère des citoyens demandeurs de cette pièce administrative qu’il faut obtenir en effectuant un parcours du combattant. Le passeport semble devenu une denrée rare et fait polémique. Beaucoup ont du mal à  comprendre comment un document de voyage international délivré aux ressortissants maliens, et qui peut aussi servir de preuve de la citoyenneté malienne, peut être géré avec une telle opacité. Malgré l’annonce, il y a quelques jours, de la suspension de 242 policiers dont 42 placés sous mandat de dépôt, par le ministre Samaké, il sera à  nouveau devant les députés le 30 Avril. Spéculation, corruption Au cours de son interpellation par les députés à  l’Assemblée nationale, un député a, dans les débats, relevé au ministre Sada Samaké qu’un malien de la diaspora aurait déboursé la sommé de 500 000 FCFA pour renouveler son passeport dont la validité est arrivée à  expiration. Des témoignages croustillants de cette sorte étaient légions dans la presse ces deux jours, donnant du poids aux thèses qui avaient commencé à  faire jour, selon lesquelles le feu de la corruption, de la spéculation couve sous le cendre de cette affaire de pénurie de passeports. Au point que d’aucuns avaient posé comme postulat que cette pénurie a été volontairement créée par les autorités pour permettre à  tout ce que le monde de la police compte comme aventuriers, corrompus de s’en mettre plein la poche. Alors que le 17 avril dernier, à  la tribune des questions d’actualité à  l’hémicycle, le ministre Sada Samaké a affirmé qu’ « il n’y a pas de pénurie. Seulement, des gens qui s’étaient installés dans cette pratique de magouille ne peuvent plus le faire et doivent faire le rang comme tout le monde. » «La balle est dans le camp de tout le monde et je pense qu’il faut donner le temps au temps pour assainir ces deux secteurs », a ajouté le ministre Samaké sans pour autant recueillir l’adhésion des députés interpellateurs. « C’’est la croix et la bannière…» Ceux qui ont vécu l’expérience de la quête d’un nouveau passeport ne se font même pas prier pour dire tout le peu de bien qu’il pense de cette affaire. Ainsi, dans une violente tribune diffusée dans Les Echos, Sory Ibrahim Guindo, un ancien correspondant d’agence de presse, bat en brèche les explications du ministre, Sada Samaké, lequel a dit aux députés que le passeport est délivré au bout de trois semaines. Pour Guindo, le ministre « a délivré une histoire, tordue, cousue de fil blanc » en ce sens qu’il lui a été remis une note sur un bout de papier lui indiquant qu’il doit revenir le 20 mai prochain, soit plus de trois semaines d’attente. Il a aussi parlé du temps assez long et éprouvant qu’il faut passer dans la file indienne, en avançant à  pas de caméléon, pour faire le dépôt des dossiers. Une preuve que pour obtenir le passeport, « C’’est la croix et la bannière ».