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Le Mali pris dans la « machine » de l’ONU

Depuis la réunion du 26 septembre 2012 au siège de l'ONU à  New York, les choses semblent s'accélérer du côté…

Depuis la réunion du 26 septembre 2012 au siège de l’ONU à  New York, les choses semblent s’accélérer du côté de la communauté internationale quant à  une intervention armée au Mali. Et ce malgré la réticence clairement affichée par l’ONU, qui a demandé au Mali des précisions sur les modalités d’une telle intervention qui serait validée par elle et mise en œuvre par la Cédéao. Les Etats membres de la CEDEAO « ont accepté de contribuer » à  une force d’environ 3 000 hommes, selon Salamatu Hussaini Suleiman, commissaire aux Affaires politiques, à  la paix et la sécurité de la Cédéao. Mais à  ce jour peu de pays de l’organisation ouest-africaine ont clairement dit qu’ils enverraient des soldats au Mali. « Une équation aux nombreuses inconnues « Toute solution militaire pour résoudre la crise sécuritaire dans le nord du Mali devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires. Il n’y a pas de réponse facile », a indiqué le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, traduisant la position obscure de l’organisation. Selon le responsable de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Saà¯d Djinnit, pendant la « préparation » d’un déploiement militaire au Mali contre les groupes armés qui occupent la majeure partie de son territoire » l’instrument juridique de l’organe de maintien de la paix a pour objectifs principaux, de fixer les contours de l’intervention militaire (forces, commandement, mandat, etc.) et définir les modalités pratiques de déroulement des opérations sur le terrain. Le difficile consensus onusien «Â Si elle devait intervenir ce ne serait pas au hasard », précise une source militaire malienne. Il convient de rappeler que toute autorisation de l’ONU est soumise à  un consensus entre les grandes puissances mondiales détentrices du droit de véto au Conseil de Sécurité. « Donc, les intérêts des «Â Cinq Grands » doivent être en convergence sur le dossier en débats. Si les Etats-Unis, la Chine, la Russie, la Grande-Bretagne et la France ne sont pas d’accord pour autoriser une intervention militaire, les autres membres du Conseil de Sécurité (qui sont pourtant majoritaires, rappelons-le) ne peuvent prendre aucune initiative vis-à -vis de l’urgence de l’intervention demandée », analyse ROCK YEYE, un diplomate et consultant. Depuis quelques années, l’ONU se veut plus prudente concernant les interventions militaires à  la va vite. En partie à  cause de l’échec de la guerre en Irak, et l’intervention ratée en Afghanistan contre les talibans. Hollande sera-t-il suivi par ses pairs ? La France, très en pointe sur ce dossier, a annoncé qu’elle présenterait bientôt au Conseil un projet de résolution visant à  préparer le terrain pour ce feu vert de l’ONU. «Â La France est prête à  voter une résolution à  l’ONU sur une intervention militaire africaine au Mali, qu’elle soutiendra sur les plans logistique, politique et matériel », a indiqué son président François Hollande qui n’a aucune garantie d’être suivie par ses pairs. Ban Ki Moon qui a rencontré ce mardi à  Paris le président français pour discuter du projet d’une intervention militaire au Mali, a notamment réclamé mardi la libération immédiate des otages français retenus au Sahel. «Je demande qu’ils soient immédiatement libérés, de même que tous les autres otages», a affirmé lors d’un point-presse conjoint Ban Ki Moon, en précisant partager «les préoccupations de la France» quant à  la situation de ses ressortissants. Six Français sont toujours retenus en otages au Sahel par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi) : quatre collaborateurs du groupe nucléaire public Areva et de son sous-traitant Satom, enlevés au Niger le 16 septembre 2010, et deux, présentés comme des géologues, capturés au Mali dans la nuit du 24 novembre 2011.