Le Mali sous la menace des mines

Curieux et insouciants, les enfants sont les plus exposés aux risques liés aux armes non explosées  dans les zones d'opérations de…

Curieux et insouciants, les enfants sont les plus exposés aux risques liés aux armes non explosées  dans les zones d’opérations de guerre. Une situation alarmante portée à  la connaissance des journalistes membres du réseau des journalistes pour la sécurité et le développement en Afrique de l’Ouest (RJSDAO), lors d’une session d’information organisée le 1er août par l’Unicef, en partenariat avec la Commission nationale de la campagne internationale de lutte contre les mines et les armes à  sous-munitions. Trois enfants dans la région de Tombouctou Un thème d’actualité au Mali, o๠les groupes armés ont commencé à  miner les régions du Nord. Plusieurs personnes ont été victimes de ces engins dans les régions de Gao, Tombouctou, Kidal et Mopti depuis le mois de mars 2012. Représentant par intérim de l’Unicef au Mali, Théophane Nikyema a rappellé que le 8 avril à  Tombouctou, «Â trois enfants âgés de 9 à  15 ans qui jouaient et manipulaient des restes d’explosifs de guerre ont été victimes d’un grave accident. Deux d’entre eux y ont laissé leur jeune vie pleine de rêves d’enfants.  Le troisième, grièvement blessé, s’en est sorti sans une jambe et un bras ». A Gao, C’’est un homme qui été tué par une grenade qu’il manipulait par mégarde. A Kidal encore, trois garçons de huit à  onze ans ont été blessés par un objet explosif ramassé dans la rue. Au total l’Unicef a recensé 42 victimes au cours de 27 accidents dus à  des restes explosifs de guerre (REG). Huit décès ont été enregistrés. La moitié des victimes sont des enfants âgés de moins de 18ans. La complexité du déminage Un intervenant militaire, le colonel Boubacar Diallo, a expliqué que l’immensité de la bande sahélienne (600 000km2) est un obstacle au déminage et à  la maà®trise du terrain par les armées locales. « Le déminage de vastes champs d’opérations de guerre n’est pas facile et requiert des aides matérielles et financières extérieures », a-t-il indiqué. La projection de films sur les drames causés par les mines et les restes d’explosifs ont marqué les esprits de la vingtaine de journalistes présents. Une représentante de Handicap International a expliqué de quelle manière les enfants handicapés sont pris en charge par l’ONG. Le représentant du ministre des Affaires étrangères a rappelé qu’une solution mondiale est possible, via les protocoles d’Ottawa et d’Oslo. 132 pays (mines anti-personnelle) et 183 pays (sous-munitions) ont accepté d’interdire la production, le transfert et le stockage de ces armes. Au regard des dangers qui pèsent actuellement sur le Mali, l’Unicef et ses partenaires « lancent une campagne de sensibilisation et d’information sur les risques liés aux restes d’explosifs de guerre à  travers une distribution de supports de prévention et l’animation de sessions d’information auprès des populations déplacées et refugiées », a annoncé M. Nikyema.