Le Mali, un pays de festivals

C'’est d'ailleurs ce qui a engendré ces dernières années, la création de nombreux festivals à  travers le pays. De Kayes,…

C’’est d’ailleurs ce qui a engendré ces dernières années, la création de nombreux festivals à  travers le pays. De Kayes, à  Kidal, en passant par Tombouctou, Gao, Koulikoro…Cela dit, mis à  part leur côté festif, ces évènements contribuent-ils réellement à  un développement des localité qui les abritent ? Au début des années 2000, beaucoup de festivals ont eu lieu dans différents endroits du Mali : Essakane, Kayes-Médine, Anderaboukan, Ténéré, Koulikoro, Siby, Ségou, Kayes, Essouk… Une véritable manne financière pour le tourisme, l’artisanat et la culture, ces festivals contribuent à  5% du produit intérieur. Véritables sources de revenus, ils créent des emplois directs, indirects et saisonniers dans de multiples secteurs. Ces différents festivals ont permis au pays d’accroà®tre ses visites touristiques et engendré plus de 6000 emplois par an. Malgré le fait que le secteur du tourisme bas de l’aile depuis quelques années et qu’en moins de deux ans, le Mali a perdu plus de 50 milliards de FCFA, il y a toujours de l’espoir. Aussi, l’impact de ces évènements reste palpable sur le terrain. Festival sur le Niger : Ségou vibre et danse A Ségou, le promoteur du festival sur le Niger, Mamou Daffé explique : « sur moins de cinq ans, nous avons réussi à  réaliser de nombreuses infrastructures et créer des emplois permanents. » En effet, à  travers ce festival, les organisateurs ont construit un centre culturel dans la ville de Ségou, un village artisanal fonctionnel toute l’année, et bien d’autres activités connexes. Le festival sur le Niger a permis également de développer un tourisme solidaire grâce auquel, tout au long de l’année, les différents sites touristiques de Ségou sont visités. Tout autour, des foires artisanales sont initiées. Essakane : De Kidal à  Tombouctou Pour ce qui est de l’extrême nord, il y a le festival au désert ‘Essakane’ qui se tient chaque année à  Tombouctou. Pour rappel, les deux premières éditions du festival se sont tenues à  Kidal (en plein désert), ensuite la 3e édition a été amenée à  Essakane (une commune rurale située sur la rive gauche du lac Faguibine dans le cercle de Goundam). Finalement, le festival a été ramené à  Tombouctou o๠il se tient désormais chaque année. Ce festival qui se voulait tournant au départ, est finalement devenu statique et se focalise uniquement à  Tombouctou. Manny Ansar, directeur du festival l’explique : « Nous avons compris que choisir un lieu fixe pouvait être bénéfique pour le développement de local. En effet, le festival est un moyen très efficace de faire rentrer de l’argent à  travers divers commerces. Aussi, nous avons réalisé des infrastructures et espaces culturels qui peuvent servir en dehors même de la période festivalière. » Le directeur du festival estime que la localité d’Essakane était mieux indiquée pour l’évènement. Mais, le choix a finalement été porté sur la ville sainte à  cause de sa proximité avec l’aéroport (1h30 de distance) et des bateaux. « Les gens viennent au festival et en profitent pour visiter les sites touristiques de Tombouctou », indique Manny. A ces facteurs, s’ajoutent des problèmes sécuritaires. Il précise : « avec les menaces, il fallait venir à  côté de Tombouctou ». Les maigres moyens des populations ont incité les organisateurs à  faire des économies pour elles. C’’est donc l’ensemble de ces raisons qui a favorisé le choix de Tombouctou. Manny Ansar se réjouit d’ailleurs de cet évènement culturel, qui a été bien accueilli par les populations parce qu’en plus de créer la joie, il crée aussi et surtout des emplois. « La semaine du festival est celle de la relance de l’économie. », dixit Manny Ansar. Les retombées touristiques du festival au désert sont énormes. Plus d’un milliers de touristes effectuent le déplacement à  Tombouctou, ainsi que des ONG. Ces organisations non gouvernementales ont, depuis le début des années 2000, construit plusieurs centres de santé au profit des populations locales. Des retombées ? Lors du festival, C’’est tous les secteurs qui bénéficient. Ténéré : ils viennent de partout Autre évènement, le Ténéré Festival qui se tient chaque année à  Tin-Aouker dans la vallée du Tilemsi (à  70 km de Gao). Le directeur et initiateur de ce festival, le colonel Mohamed Ag Mehdi fait remarquer que depuis la première édition du festival à  aujourd’hui, il y a eu des investissements de plus de 40 millions de Francs CFA. Ces investissements concernent notamment des maisons d’écoute, des salles de spectacle et l’acheminement de l’eau et de l’électricité dans la localité. Comme l’explique son promoteur, le Ténéré festival bénéficie uniquement des soutiens des cadres de la localité et de la fondation pour l’enfance. Véritable espace de diversité culturelle, le festival reçoit toutes les ethnies du pays, mais aussi les arabes et Songho௠de pays voisins (Niger, Mauritanie, Burkina Faso) et même ceux du Nigéria. Le festival organisé par les associations Tartit et Tanfo, est aussi l’occasion pour les artisans de se « remplir les poches ». En effet, les expositions constituent de véritables opportunités pour les commerçants pour leur savoir faire et le riche patrimoine artisanal du Mali. Aussi, les 5000 visiteurs attendus auront le plaisir d’assister à  des courses de chameau. Festival d’Anderaboukan : diversité culturelle Aroudéni Ag Hamatou, directeur du festival d’Anderaboukan dans le cercle de Ménaka (à  400 km de Gao), explique que : « De la première édition en 1999, à  aujourd’hui, Anderaboukan a connu un développement croissant. »Il se réjouit du fait que les populations se soient approprié l’évènement. « Durant le festival, il y a des activités économiques très intenses dans la mesure o๠les populations vont en compétition culturelle. Chacun veut montrer la richesse culturelle de son milieu », indique-t-il. Aroudéni précise que le festival d’Anderaboukan a en 11 ans, permis la réalisation d’écoles, de centres de santé, des stations d’adduction d’eau potable et l’atténuation de la pauvreté. Les centres de santé sont équipés et approvisionné à  travers la coopération décentralisée qui s’est développé grâce au festival, notamment avec le Niger et le Burkina Faso. Aussi, durant le festival, les meilleurs éleveurs, les meilleurs artisans, les meilleurs maraichers, et les meilleurs groupes sont primés. Ils vendent bien leurs produits selon Aroudéni. Il y a également une foire Agro-Silvo-Pastorale. Cet espace, indique le directeur du festival, a été introduit lors de la dernière édition. Elle vise à  vulgariser ce secteur qui constitue une véritable source de revenu pour les commerçants. Elle permet aux 3000 participants à  l’évènement, d’approprier la richesse agricole et pastorale de la localité et par la même occasion, faire des achats. Daoulaba : le textile malien en valeur Le festival Daoulaba, créé en 2007 par Hawa Meité (fille de l’ancienne ministre de la Culture, Aminata Dramane Traoré), fait la promotion du coton malien. Cet évènement se tenant chaque année à  Koulikoro (2e région), est véritable espace de promotion du textile local. Hawa Méité estime important de mettre en valeur, les richesses dont disposons. « Au Mali, nous n’exploitations pas assez ce que nous avons. Avec notre coton, nous pouvons confectionner nous même nos propres vêtements sans avoir forcément besoin des fabrications occidentales », a-t-elle indiqué, soulignant que tous les habits que nous portons et qui viennent d’occident, sont faits avec du coton. Daoulaba sert donc d »espace de promotion du Mali à  travers son textile. Ces festivals, parmi d’autres, contribuent, à  n’en point douter, au développement économique, social et culturel des différentes localités qui les abritent. En plus, ils assurent pleins de son et beaucoup de rythmes dans un Mali connu par la richesse de sa culture.