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Le Mandat de la Minusma renouvelé, mais rien ne change

«La question de revisiter et de renforcer ce mandat a été soulevée par le Mali l'année dernière. En revanche, le…

«La question de revisiter et de renforcer ce mandat a été soulevée par le Mali l’année dernière. En revanche, le Conseil de sécurité a jugé que celui-ci était suffisamment robuste. (…) notre mandat lors de son prochain examen au mois de juin, ne comprendra pas une composante de lutte active contre le terrorisme, même s’il sera révisé à  la lumière des récents développements dans le processus de paix.» Ainsi parlait il y a un mois, Mongi Hamdi, le chef de la MINUSMA, à  Journal du Mali l’hebdo. Le 30 juin, le mandat de la mission Onusienne est arrivé à  terme, dans un contexte marqué par une défiance à  son égard. Selon un récent sondage, 60,8% des Maliens pensent que son attitude face à  la crise du Nord est négative. Dans un récent rapport issu de sa mission du 27 mars au 11 avril, le secrétaire général du Conseil de Sécurité, Ban Ki-Moon, a souhaité le renouvellement du mandat de la MINUSMA d’un an, et cela dans un nouveau climat politique né depuis la signature effective de l’Accord d’Alger les 15 Mai et 20 juin. Pour lui, il faut réorienter le mandat de la MINUSMA sur la mise en œuvre de l’Accord, surveiller et superviser le cessez-le-feu dans un nord devenu, selon lui, «dangereux» du fait de l’extrémisme qui sape les efforts de stabilisation en cours. «Nous avons besoin de la MINUSMA. Elle a un mandat que souvent la population ne comprend pas. Elle n’est pas chargée de mener la lutte contre le terrorisme par exemple. Nous savons aussi que la mission elle-même est dénuée d’un certain nombre de moyens. En cela, elle doit être aidée par la communauté internationale et par les autorités maliennes.», a confié à  RFI, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Un avis non partagé par tous. «Même ceux qui se battaient pour la venue de la MINUSMA ont été déçus, parce qu’au départ on n’a pas posé de conditions. On n’est plus dans une situation de belligérance. Ce qui est nécessaire, serait qu’elle soutienne les FAMAs dans leur mission de sécurisation des hommes et des biens », pense Mahamane Mariko, président du Cadre de Réflexion et d’Action des Jeunes. Evidemment, pour le renouvellement de son mandat, les Maliens attendent une MINUSMA qui « s’en tient aux résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies et affirment l’unité territoriale et l’autorité de l’Etat sur Kidal, Ménaka, Aguelhok.», estime Abdoul Madjid Thiam, Journaliste aux Echos. «Une participation de la MINUSMA dans l’œuvre de reconstruction serait de nature à  la crédibiliser aux yeux des populations encore sceptiques sur son bien-fondé.», a-t-il ajouté.