Le « Marché Rose » de Bamako (aussi) a brûlé

Le "Marché Rose" a complètement brûlé cette nuit. Situé en plein coeur du grand marché de Bamako, il abritait des…

Le « Marché Rose » a complètement brûlé cette nuit. Situé en plein coeur du grand marché de Bamako, il abritait des milliers de commerçants qui vendaient tous genres de produits, allant des cosmétiques aux accessoires féminins, en passant par des objets artisanaux. Les dégâts sont énormes, selon les commerçants qui n’ont pas encore réussi à  chiffrer le sinistre. « On ne sait pas encore les causes de l’incendie », a affirmé Ousmane Diallo, membre du syndicat des commerçants détaillants du Mali qui montre du doigt les branchements électriques « anarchiques », nombreux sur ce marché. Le marché construit dans les années 60 pour accueillir environ un millier de commerçants en abritait 3000. Ils étaient des centaines sur place ce vendredi matin, impuissants devant le spectacle qui s’offrait à  eux. Beaucoup pointent du doigt « l’incompétence » des pompiers qui, sans moyens efficaces, ont encore une fois joué les médecins après la mort. « Il a fallu que nous-mêmes on parte chercher de l’eau pour essayer d’éteindre le feu », témoigne un jeune commerçant dont l’échoppe brûlait encore ce matin… Chapelet d’incendies et des milliards de pertes Cette fois, ils sont nombreux à  ne pas croire pas à  la thèse du court-circuit même si l’on peut effectivement constater les branchements anarchiques. « On brûle nos marchés, ayez pitié de nous », se lamente une dame qui a vu son étal et la caisse qu’il abritait, contenant des bijoux traditionnels, partir en fumée. « On ne va pas nous empêché de penser que ce n’est pas un hasard, maintenant », continue-t-elle. En effet, c’est le quatrième marché de Bamako qui prend feu en l’espace de six mois. A l’Artisanat et Médine, les dégâts ont pu être limités grâce à  la vigilance et la réaction opiniâtre des commerçants eux-mêmes. mais les deux derniers, au marché de colas et au marché rose, ont été désastreux. On se souvient également de l’incendie, l’an dernier du marché de Kayes. Selon le lieutenant Kabaye Coulibaly sapeur pompier, le feu est à  présent maitrisé avec les quatre véhicules qui sont sur place. « Nous avons eu tous les problèmes pour accéder au lieu vers 23 heures. Il a fallu que les blindés de la gendarmerie viennent ratisser pour qu’on puisse s’approcher du lieu de l’incendie et l’éteindre vers 4 heures du matin » explique–t-il. Elles sont nombreuses les victimes à  ne pas pouvoir s’exprimer sous le choc. Ibrahim Tounkara avait quatre boutiques de parures féminines se lamente dans son coin. « Toutes mes boutiques sont brulées. J’ai investi environs 200 millions. Avant-hier seulement je suis revenu de l’Inde avec une marchandise de 30 millions environs. Tout est parti en fumée » déplore t-il. Même amertume chez Adama Diaby, vendeur des chaussures « je ne fais que m’en remettre à  Dieu » déclare –t-il. Par ailleurs les commerçants dont les échoppes sont aux alentours du marché rose ont vidé leur boutiques par peur que le feu ne se propage. En tout cas, accidentelle ou pas, cette série d’incendies interpelle plus que jamais les pouvoirs publics. L’emplacement des marchés, en plein centre ville et leurs dédales d’échoppes difficilement accessibles par les véhicules de secours. Mais aussi, l’absence de bouches à  incendie, qui aurait permis une réaction plus rapide de ces derniers. Et enfin, la question des branchements électriques, la grande majorité des commerçants étant raccordée à  des boutiques ou directement au poteau, éliminant ainsi la protection du disjoncteur. « Nous payons la mairie, tous les matins, leur agents viennent prendre notre argent ici. Ils doivent nous protéger de ce genre de catastrophe. A quoi sert ce qu’on paie? Pourquoi on se retrouve si abandonné? » se lamente notre commerçante, en pleurs. Une réunion d’urgence se déroule cet après-midi à  la Primature sur cet incendie. Le premier ministre s’était auparavant rendu sur les lieux de même que l’honorable Oumar Mariko .