Le « non » du capitaine au président

Depuis la proposition de création de nouvelles institutions de la transition par le président Dioncounda Traoré, les supputations vont bon…

Depuis la proposition de création de nouvelles institutions de la transition par le président Dioncounda Traoré, les supputations vont bon train. Les principales concernent la composition du Haut Conseil d’Etat (HCE). Dioncounda Traoré souhaite y voir siéger le président par intérim et deux vice-présidents, dont un chargé des questions militaires. Fortement pressenti pour occuper cette fonction, Amadou Aya Sanogo ne serait cependant pas intéressé. «Il n’est pas concerné par la proposition de Dioncounda. C’’est un cadeau empoisonné. On récuse notre coup d’Etat qui fait éviter à  notre pays une guerre civile et maintenant on veut faire avaler un coup d’Etat constitutionnel », indique à  Kati une source proche du capitaine putschiste. Le refus du capitaine à  Dioncounda Traoré a été signifié à  ce dernier lors d’une entrevue entre les deux personnalités, précise cette source. Double désaveu Si la décision du tombeur d’Amadou Toumani Touré se confirmait, elle représenterait un cinglant désaveu à  la fois pour Dioncounda Traoré, considéré par les organisations pro-putsch comme un relais de l’ancienne classe politique au pouvoir, et pour la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM), dont le combat se résume à  faire planer le spectre de la junte sur l’appareil d’Etat. Si ce n’est pas la junte, qui pourrait alors être concerné par ce poste stratégique ? Un civil pourrait-il occuper ce fauteuil sans que cela ne provoque des ressentiments dans les rangs des militaires ? Le chef de l’ex junte, Amadou Haya Sanogo, cherche sans doute o๠donner de la tête après ses démêlés avec la CEDEAO, qui semble prendre de plus en plus de décisions unilatérales contraires à  l’Accord cadre. Des propositions officiellement contestées Deux semaines après le retour au pays de Dioncounda Traoré, le chemin semble déjà  long avant que ses propositions ne soient acceptées. La société civile et certaines formations politiques ont déjà  exprimé leur opposition. «Le Président par intérim ne peut mettre en application les propositions qu’il a formulées sans la validation des forces vives de la nation dans le cadre d’une concertation nationale », ont déclaré le 7 août dans un communiqué conjoint la COPAM, la Convergence pour sauver le Mali, le regroupement IBK2012 et plusieurs autres formations attachés à  la Constitution de 1992 et à  l’Accord cadre du 6 avril. « C’’est uniquement dans le cadre d’une concertation nationale qu’une solution idoine sera trouvée à  la crise socio-politique que vit le Mali », affirme le président de la COPAM, Amion Guindo. Une prise de position qui cadre certainement bien avec celle de la grande muette dirigée par le capitaine Amadou Aya Sanogo.