Le pouvoir et les rebelles touaregs ont officiellement signé un accord

Après onze jours de négociations, les autorités de transition et les groupes touaregs du nord ont paraphé ce mardi 18…

Après onze jours de négociations, les autorités de transition et les groupes touaregs du nord ont paraphé ce mardi 18 juin un texte intitulé « Accord préliminaire à  l’élection présidentielle aux pourparlers inclusifs de paix au Mali ». Objectif : permettre un retour de l’Etat dans le nord, tout en considérant les revendications des groupes qui tiennent la zone. L’accord a été signé, pour Bamako, par le ministre de l’administration territoriale, le colonel Moussa Sinko Coulibaly, et par Bilal Ag Acherif et Algabass Ag Intalla au nom des deux mouvements touareg, en présence du président burkinabè, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise malienne. Encore quelques « détails techniques » L’ONU a rapidement salué cette annonce. « Il s’agit d’un premier pas, il est maintenant important que les signataires se tournent vers l’avenir et continuent leurs efforts, main dans la main, en vue d’une mise en oeuvre concrète de cet accord qui doit commencer immédiatement de manière coordonnée et paisible », a réagi Bert Koenders, le représentant du secrétaire général de l’ONU au Mali. Selon lui, « en pratique, les parties doivent encore discuter des derniers détails techniques en ce qui concerne les problèmes de sécurité, le retour de l’administration, des services essentiels aux populations dans la région de Kidal, et la préparation (de la) prochaine élection présidentielle » dont le premier tour est prévu pour le 28 juillet. « Une fois ces conditions réunies, c’est à  ce moment-là  qu’un dialogue inclusif pourra s’instaurer, impliquant non seulement le gouvernement, les groupes armés, mais aussi tous les Maliens », a-t-il précisé, en se disant « encouragé par l’engagement des parties à  la réconciliation nationale et la résolution des différends par le dialogue ». Le retour de l’armée prévu à  Kidal Le processus prévoit un cessez-le-feu immédiat, un cantonnement des combattants du nord du pays et un redéploiement des forces de sécurité du Mali dans la zone. Le tout sous l’encadrement de la Minusma et de la force française Serval, afin d’éviter le moindre débordement. Dans un premier temps, la commission mixte pourrait décider du retour de gendarmes, de médecins mais surtout de membres de l’administration capables d’organiser l’élection présidentielle. Car le temps presse : le premier tour est toujours prévu le 28 juillet. En contrepartie, les autorités de transition de Bamako s’engagent sur la seconde phase de l’accord. Soixante jours après son élection, le nouveau président du Mali aura la lourde tâche d’organiser des pourparlers de paix plus consistants, notamment pour définir le statut administratif de l’Azawad et les stratégies de développement de la zone. Pour obliger les deux camps à  tenir leurs engagements, l’ensemble de ce long processus qui s’engage sera encadré et suivi de près par les Nations unies. Les rebelles touareg se sont installés fin janvier à  Kidal à  la faveur de l’intervention militaire française contre les groupes islamistes armés liés à  Al-Qaida. Les djihadistes avaient pris en 2012 le contrôle du nord du Mali, s’alliant d’abord au MNLA, qui avait lancé l’offensive, avant d’évincer ce mouvement dans la région.