Après la visite remarquable et remarquée du sa Majesté, Mohamed VI, le roi du Maroc, tous les regards se tournent vers la Primature o๠l’on attend impatiemment la démission du premier ministre Oumar Tatam Ly. Les Maliens ont visiblement hâte de voir la configuration du nouvel attelage gouvernemental supposé être la panacée à  tous les maux du Mali. En attendant spéculations et rumeurs ont pignon sur rue tant dans les ‘’grins » que dans la presse. Pas un jour sans nous rebattre les oreilles d’un remaniement qu’on annonce imminent depuis mais qui s’éternise. En la matière les journalistes se montrent actifs. Pour mieux vendre leurs journaux, les confrères barrent leur manchette des titres sur le remaniement annoncé imminent. Prenant goût à  ce jeu, ils versent étrangement dans une espèce de charlatanisme politique. A l’aide de leur plume magique, il dessine sur le papier le schéma du nouvel attelage gouvernemental. Inspirés par une muse qui échappe au domaine rationnel, les « charlatans journalistes » annoncent certains ministres sur le départ, prédisent pour d’autres le maintien. Vraies ou fausses, les prédictions sont prises au sérieux par les personnes concernées. Effet immédiat de cette pratique journalistique pour le moins étrange : C’’est une pierre jetée dans le marigot politique dont les eaux deviennent troubles du coup par les tressaillements des caà¯mans politiques. Obnubilés par ce remaniement, nos hommes politiques sont sur les charbons ardents et font feu de tout bois, qui pour se maintenir, qui pour faire leur entrée. Ces intellectuels pourtant abreuvés à  la source de la rationalité sombrent un tant soit peu dans le triomphe de l’irréel comme dirait l’autre. Bonjour la ruée ou les sollicitations tous azimuts des marabouts et féticheurs qui vivent, en l’espace d’un ‘’mercato » politique, le temps de leur gloire. Entre retraite spirituelle et libation, marabouts et charlatans promettent monts et merveilles aux clients transi par la peur de lendemains déchanteurs. Les boulevards et les intersections sont pollués par les odeurs et les traces des œufs cassés ou des feuilles d’arbres censés changer le destin. Pire les cimetières sont lorgnés par certains audacieux pour des pratiques ignobles comme la profanation des tombes. Après tout, pour eux tous les sacrifices sont permis conserver le fauteuil. Disons pour prolonger le bail de la bamboula et de la fiesta aux frais de l’Etat. C’’est cela aussi une autre face de la médaille politique. Qui dit mieux.