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Le retour aux sources de Lassana Bathily

Le 09 Janvier dernier, ce jeune homme frêle et timide faisait acte de bravoure. Lassana Bathily, 24 ans, dont huit…

Le 09 Janvier dernier, ce jeune homme frêle et timide faisait acte de bravoure. Lassana Bathily, 24 ans, dont huit années d’exil et de semi-clandestinité. En 2009, il a failli être expulsé et retourner au Mali, qu’il a quitté à  16 ans « pour rejoindre mon père ». Sa mère est restée là -bas, au village de Samba Dramané. En France, il a appris le métier de carreleur au lycée Jean-Jaurès dans le XIXe arrondissement. Il a vécu au Foyer des jeunes travailleurs, le long du cimetière des Batignolles. Et a fini par trouver un boulot de magasinier. Il travaillait au sous-sol du supermarché casher lors de la prise d’otages d’Amédy Coulibaly. Entendant les coups de feu tirés par Coulibaly, le jeune homme avait ouvert la porte de la chambre froide aux otages qui descendaient au sous-sol, et débranché le système de réfrigération avant de s’enfuir par le monte-charge. Son geste a salvateur a été salué unanimement, en France comme au Mali et le gouvernement français lui a décerné la nationalité française. Le jeune héros est de retour au Mali depuis la nuit du mercredi dernier. Un retour aux sources qu’il veut mettre à  profit pour « se reposer ». àŠtre un pont entre deux cultures Mercredi soir, le président Ibrahim Boubacar Keà¯ta l’a reçu pour le féliciter une fois encore. Les deux hommes s’étaient rencontrés le 11 janvier, lors du voyage du chef d’état malien qui a participé à  la marche républicaine. Lassana Bathily s’est ensuite rendu en compagnie de son père, jeudi à  la mi-journée à  l’ambassadeur de France au Mali o๠il a tenu un point de presse. « Je connais les coutumes maliennes et les coutumes françaises. Mon action est de travailler pour renforcer les relations entre le Mali et la France » a-t-il déclaré aux journalistes venus nombreux. Lassana Bathily s’est très heureux de revenir dans son pays d’origine. Il a de nombreux projets et prévoit essentiellement d’aider sa communauté dans la région de Kayes, dans l’extrême ouest du Mali, o๠il devrait se rendre. « Mon avenir, C’’est de continuer à  travailler, de créer une association, d’aider mes parents, maintenant que je suis franco-malien », assure-t-il. A la question « vous voyez-vous comme un héros », le jeune homme se montre catégorique : «Même si des gens me considèrent comme un héros, moi C’’est non ».