Le « SYPAM TTD » pour relancer la filière coton

Ils seront plus de 600 les 25 et 26 février à  Koutiala à  l'occasion du premier congrès constitutif du Syndicat…

Ils seront plus de 600 les 25 et 26 février à  Koutiala à  l’occasion du premier congrès constitutif du Syndicat des paysans du Mali-Terre-Travail-Dignité (SYPAM-TTD). Une nouvelle organisation pour « donner une nouvelle impulsion à  la lutte pour la promotion des producteurs maliens ». Pour atteindre cet objectif, explique Abdoulaye Diarra, responsable du bureau provisoire, « il est important d’assurer la formation syndicale et civique des agriculteurs ». Le syndicat aura notamment pour mission d’ «Â Âœuvrer au renforcement des liens de solidarité entre les différents mouvements syndicaux du Mali pour amener une unité d’action contre la domination et l’exploitation ». S’unir en temps de crise l’un des objectifs du SYPAM-TTD sera de lutter contre la spéculation foncière. Devenue monnaie courante, selon Abdoulaye Diarra, ce phénomène handicape fortement les paysans et la production agricole. La protection de l’environnement et l’élaboration de politiques favorables à  un développement rural humain font également partie des axes prioritaires du combat du SYPAM-TTD. La création de ce syndicat intervient dans un contexte de crise. Le cercle de Koutiala, zone de production cotonnière par excellence, était considéré comme la première ville industrielle du pays. Aujourd’hui, la ville n’est plus que l’ombre d’elle-même. La descente aux enfers du secteur du coton et la fermeture de nombreuses usines a contraint des producteurs à  l’émigration. De 800.000 tonnes il y a quelques années la production cotonnière a chuté de plus de 50%. En 2011 la campagne n’a enregistré que 308.107 tonnes, contre 560.000 prévues. 50.000 producteurs ont jeté l’éponge Le défi pour le SYPAM-TTD est d’organiser les producteurs afin de faire face aux défis de la relance du secteur du coton et des conséquences de la privatisation de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). A cause des difficultés d’accès aux intrants et aux matériels agricoles, à  la baisse régulière du prix du coton sur le marché et la dévalorisation du secteur due à  la mauvaise gestion des fonds, plus de 56.000 exploitants (sur 1.720.000 immatriculés à  la CMDT) ont abandonné ces derniers temps la culture du coton au profit d’autres jugées plus rentables.