Le voyage du Forum de Bamako à l’Office du Niger

Le potentiel agricole de l'office du Niger Afin d'appréhender les réalités agricoles du Mali et en écho au thème du…

Le potentiel agricole de l’office du Niger Afin d’appréhender les réalités agricoles du Mali et en écho au thème du défi alimentaire, les membres du Forum de Bamako ont effectué un voyage d’études à  l’office du Niger les 13 et 14 février.Forte d’une délégation d’une quarantaine de personnes, avec en tête Abdoullah Coulibaly, vice président de la fondation Forum de Bamako, Renault Sablonière, secrétaire général,Tiémoko Sangaré ministre de l’environnement, Abou Sow, secrétaire d’état chargé de l’office du Niger et les journalistes. Ce voyage avait pour de faire découvrir aux participants du Forum, le potentiel agricole de la zone de l’office du Niger, vaste d’1 millions d’hectares. Un périmètre agricole crée en 1932 par Emile Belim. A l’époque, il s’agissait de tester les possibilités d’exploitation de la culture du coton. Aujourd’hui, C’’est le riz qui fait une grande partie des cultures, l’office du niger produit 53% des besoins nationaux. Des aménagements ont ensuite été réalisés pour permettre l’irrigation au moyen de canaux de répartition. l’ouvrage le plus impressionnant est le barrage de Markala, crée en 1936 et qui en amont du fleuve Niger permet de relever le niveau de l’eau de plusieurs mètres afin d’irriguer les cultures. Première étape, Ségou – Markhala A quelques kilomètres de Ségou, le barrage de Markhala est là , imposant et permettant l’exploitation agricole de l’eau du fleuve Niger grâce aux canaux répartiteurs. Plus bas, les populations riveraines s’immergent et vaquent à  toutes sortes d’activités. Pêche pour les hommes, lavage des vêtements pour les femmes, jeux pour les enfants. Et à  bien y regarder, on aperçoit des plantes aquatiques disséminées sur la surface et qui on le verra, un peu plus loin, constituent, une menace pour le système d’irrigation de l’office du Niger. Oumar Ly, directeur d’exploitation, explique le système, les canaux qui partent du Sahel, du Macina, des ouvrages qui aujourd’hui, ont besoin d’être rénovés… Markhala-Niono- Kolongo Après Markhala, nous traversons le Macina, o๠les espaces s’étendent à  perte de vue, les champs verts et les points d’eau vastes et agréable à  l’œil. Séduit, un journaliste, promet d’y revenir pour la Saint Valentin 2011. Après Niono, o๠les habitants, de Kolongo, nous accueillent; les femmes sont fières de nous montrer les cultures maraà®chères, les aubergines gorgées de soleil, les oignons à  l’odeur piquante, les pousses de salade, les poivrons, des cultures, qui à  côté du Riz, viennent renforcer le potentiel de la zone. L’agriculture vivrière sera au coeur du développement agricole de l’Afrique. Reste le problème des stocks, de la conservation et aussi de la commercialisation : « On achète les semences à  1000 francs pour vendre un kilo de légumes à  100 francs, comment faire ?», raconte Alimata exploitante agricole. « Ici l’oignon pourrit, les échalottes parfois ! » Le ministre de l’environnement, Tiémoko Sangaré écoute les doléances et promet de soutenir ces petits producteurs. Et Abou Sow, le secrétaire d’état à  l’office du Niger parle de créer des emplois jeunes, mobiliser cette force vive sur les exploitations agricoles. Mais surtout il s’agit de mettre en place une véritable politique agricole avec des aides fortes aux petits producteurs de la zone. Kolongo-Malibya Malibya, un vaste projet de 100000 hectares, de terres offert par le Mali à  la CENSAD, la communauté des états sahélo-sahariens est en avancement. Et constitue un exemple pour la zone. Là , les libyens, ont déjà  réalisé les grands aménagements et le canal Malibya, long de 40 km, pourra bientôt faire transiter l’eau en direction des futures cultures. Ce dont se félicite Kassoum Denon, PDG de l’office du Niger, : « grâce à  ce projet, nous pourrons atteindre les 200 000 ha de terres explotiables de l’office » (aujourd’hui environ 90 000 hectares ont été aménagés) Malibya- Point A et salvinias Molesta Retour au Point A, o๠se trouve le canal adducteur d’une superficie de 110 à  300 m2 et l’ouvrage a besoin de rénovation et surtout, le lit du canal est tapissé d’une plante aquatique, appelée Salvinias Molesta et qui contribue au phénomène d’avancement. Cela empêche la bonne marche de l’irriguation et les bateaux de traverser le canal. On promet des mesures d’accompagnement. Sur les berges certaines plantes ont été brûlées mais elles reviennent toujours sur l’eau. Que faire. Erosion et ensablement, l’environnement au C’œur Outre l’avancement; l’érosion et l’ensablement menacent l’office du Niger, et le fleuve, cette ressource nécessaire à  l’agriculture. Tiémoko Sanagré le ministre de l’environnement promet l’envoi d’une équipe pour identifier les problèmes et des zones de reboisement face à  l’avancée du désert. Les effets du changement climatique sont là . Mais restons optimiste affirme t-il. Foubougou- Molodo-Point B A Faoubougou; les paysans sont fiers de nous montrer leur décortiqueuse de riz, une machine d’un cout de 20 millions de francs et qui donne un rendement de 60 à  65 pour cent avec une tonne de riz. Suivra la visite de la coopérative « Djanto Herela ». Là  échalottes sont stockées pour être revendues sur le marché. Les femmes elles produisent et la coopérative rachète leurs produits, explique Astan Keita. Mais le taux de perte est de 25 à  30 pour cent sur le production globale. Ce qui vient à  poser le problème de la conservation et de la transformation des produits comme le font les femmes de Baguineda qui sèchent l’oignon et le mettent sous plastique, ce qui lui donne une durée de vie plus longue. L’office du niger poumon de l’agriculture malienne La visite de l’office par les membres du forum se terminera au Point B l’autre canal adducteur et à  Molodo o๠nous verrons les femmes repiquer le riz dans les bassins. Au delà  de la riziculture il faut développer le maraà®chage,qui rapporte plus aujourd’hui. Quant aux ouvrages de l’office du niger; il faut entretenir le réseau secondaire, créer d’autres ouvrages répartiteurs, le coût va de 4 à  5 millions, explique Abou Sow mais le défi agricole est là . C’était l’optique de ce voyage à  l’office du Niger. Faire connaà®tre le potentiel de la zone, attirer les investisseurs,parmi les partenaires classiques que sont l’UEMOA avec 11000 hectaras; le MCA Mali; la CEDEAO ou encore les Pays Bas; parmi les premiers investisseurs dans la zone. Enfin, il faut encadrer, former des ingénieurs agricoles et créer une synergie d’exportation des produits issus de l’office du Niger. Mécaniser davantage l’agriculture, ajoute Abou Sow; secrétaire d’état chargé de l’Office du Niger, permettre la microfinance aux petits producteurs pour acheter des machines, accroà®tre la transformation locale et développer la conservation; autant de défis qui sont à  la base d’un développement agricole prospère, à  même d’initier la révolution verte tant attendue dans toute l’Afrique de l’Ouest! Les cinquante prochaines années nous diront si l’Afrique est prête à  relever ce défi.