Le week-end de gloire de Sissako

C'’est désormais chose faite, ‘'Timbuktu'', ce long-métrage de 97 minutes réalisé par le cinéaste franco-mauritanien Abderrahmane Sissako, cette chronique de…

C’’est désormais chose faite, ‘’Timbuktu », ce long-métrage de 97 minutes réalisé par le cinéaste franco-mauritanien Abderrahmane Sissako, cette chronique de la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes, a une fois de plus triomphé vendredi à  la 40e cérémonie des César, au cours d’une soirée qui a voulu célébrer la liberté d’expression. Sissako rafle aux césars 2015 sept trophées après avoir déjà  accumulé plusieurs autres prix prestigieux depuis la sortie de ‘’Timbuktu » en 2014. Présenté en Compétition au Festival de Cannes 2014, il fut le seul long-métrage africain en compétition, qui reçut la distinction du Prix du jury œcuménique et du Prix François-Chalais. Timbuktu a également été présenté au Festival du film de Sydney 2014, ainsi qu’à  celui de Toronto. Il remporte également au festival international du film francophone de Namur 2014 à  la fois le Bayard d’or du meilleur film, le Bayard d’or du meilleur scénario et le Prix du jury junior etc. Pour compléter le tout, ‘’Timbuktu » bénéficie d’une nomination suprême aux Oscars 2015 mais rate de justesse le prix du meilleur film en langue étrangère. Cette nomination est une réjouissance pour la Mauritanie qui est à  sa première représentation lors de cette célèbre cérémonie. Parcours du cinéaste Le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako a passé un week-end particulier. Le 20 février restera marqué d’une pierre blanche dans sa biographie. Son film « Timbuktu » a en effet raflé pas moins de sept Cesar, la récompense remise par les professionnels français du cinéma. C’était vendredi dernier à  Paris, en France. Auteur de plusieurs films, Sissako continue d’accumuler les trophées de par le monde à  travers ses réalisations. En 2006, son film Bamako remporte le grand prix du Public des Rencontres du Festival Paris Cinéma, et le Prix du Film du Conseil de l’Europe l’année suivante. Nominé pour l’Oscar du Meilleur film de langue étrangère, « Timbuktu » n’a pas été choisi mais risque fort de remporter le 24ème Yennenga d’or. « Timbuktu » une fiction basée sur le réel Au Mali, des islamistes investissent la ville de Tombouctou et y imposent la charia. Ils bannissent la musique, le football, les cigarettes, procèdent à  des mariages forcés, persécutent les femmes et improvisent des tribunaux qui rendent des sentences injustes et absurdes. Malgré la férocité de leur répression, la population résiste avec courage, souvent au nom d’une autre conception de l’islam. Kidane est un éleveur touareg vivant dans le désert, il mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football. Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour o๠Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s’en est pris à  GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs.