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Le Yennenga ou l’intégration africaine dans votre assiette

Avec sa silhouette fine, son teint ébène, Naà¯se Medah, 29 ans, aurait pu être mannequin. Mais plutôt qu'aux photographes, C'’est…

Avec sa silhouette fine, son teint ébène, Naà¯se Medah, 29 ans, aurait pu être mannequin. Mais plutôt qu’aux photographes, C’’est à  la clientèle de son restaurant qu’elle réserve son sourire. «Â Coup de foudre pour le Mali » Le Yennenga, du nom de la princesse qui fonda le royaume mossi du Burkina Faso, est un restaurant de saveurs africaines, situé en plein C’œur du quartier d’affaires de Bamako. En le nommant ainsi, Naà¯se Medah a voulu rendre hommage à  son pays natal. Elle ne l’oublie pas, mais lors d’un séjour à  Bamako en 2007, elle tombe amoureuse du Mali et de ses traditions. Elle décide alors de revenir s’y installer en janvier 2009. Sans avoir une idée précise de ce qu’elle allait faire, Naà¯se décroche un job de vendeuse dans une boutique de prêt-à -porter. Parlant le dioula, langue commune au Mali et dans le nord du Burkina Faso, elle s’intègre très vite à  Bamako. « J’ai surtout apprécié l’hospitalité des Maliens et leur chaleur. » A Diébougou, sa ville natale, au sud-ouest du Burkina Faso, la frontière est mince entre les peuples dioulas et l’intégration africaine est déjà  une réalité palpable. «Â Esprit d’entreprise » Elle devient ensuite gérante de l’hôtel Tamana pendant deux ans. Elle y apprend le service et la gestion d’un établissement privé. Armée de sa nouvelle expérience, elle décide d’ouvrir son propre restaurant, dans un cadre intime et simplement décoré. «Â Les choses se sont faites très vite. J’ai trouvé le local, réuni mes proches et J’ai lancé mon restaurant à  l’ACI 2000 en mai 2011 ». Un lieu bien choisi, situé à  proximité des grandes entreprises de Bamako. Une clientèle diversifiée et cosmopolite à  laquelle Naà¯se s’adapte en proposant des plats africains de toute la sous-région. Thiéboudiène, mafé, yassa, spécialités burkinabés comme le to à  la sauce da (feuilles), le «Â haricot-riz » ou le poulet «Â télévisé », comme à  Ouagadougou. Le concept Yennenga, C’’est avant tout valoriser le patrimoine d’un pays, découvrir l’histoire d’une princesse : Yennenga, une femme forte qui fonda un royaume tout en s’initiant à  la découverte culinaire. Pour Naà¯se Medah, l’objectif est bien sûr de s’agrandir. «Comme tout début, les choses sont difficiles. Il faut s’imposer, développer sa clientèle. Mais les choses sont en bonne voie pour décrocher des contrats avec d’importantes entreprises », explique celle qui vient justement d’en obtenir un avec un opérateur téléphonique.