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Leadership : « Il faut donner aux femmes les postes qu’elles méritent ! »

C'’est le professeur Amsatou Sow Sidibé, professeur Agrégé de droit à  l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui animait la…

C’’est le professeur Amsatou Sow Sidibé, professeur Agrégé de droit à  l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui animait la rencontre entre les femmes Maliennes et l’Ambassadeur du Sénégal au Mali, Mme Saoudatou Ndiaye Seck au Musée National de Bamako. Parmi ces femmes leaders, on comptait la doyenne Sira DIOP, Mme Mbam Diatigui Diarra, médiatrice de la République du Mali, Ouleymatou Sow Dembélé de la CAFO ou encore Oumou Ahmar Traoré du ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et d’autres. Les femmes et le code de la famille Au menu des discussions, le statut des femmes, relatif au code de la famille ; Pour Amsatou Sow Sidibe, le respect des époux est une chose formidable. « Je ne comprends pas les femmes maliennes. Celles qui se sont érigées contre le nouveau code de la famille et l’annulation de la notion d’obéissance. Nous risquons de tomber dans l’islamisme », ajoute la conférencière, qui évoque le projet de loi sur la parité au Sénégal et visant à  bonifier le statut des femmes. Il est clair que la perception du code de la famille diffère entre le Mali et le Sénégal. Quant Au Mali, la puissance paternelle est érigée, la femme est reléguée au rôle de gestionnaire du foyer et de mère, alors qu’au Sénégal, les femmes s’affirment intellectuellement, économiquement, s’émancipent ou alors deviennent 2è épouses pour avoir un statut social mais aussi s’en sortir financièrement ! C’’est le cas de trentenaires, aguerries, épanouies et qui n’ont pas froid aux yeux quant aux dispositions d’un code de la famille, certes à  réformer mais vecteur de valeurs traditionnelles également. A Bamako, o๠certaines, lors de la promulgation du nouveau code, ont manifesté et crié à  la spoliation de leurs droits, de leurs valeurs, à  Dakar, la question n’avait pas tant crée l’ire. Un écart existe bel et bien entre la mentalité des femmes maliennes et celles sénégalaises. Quant ces dernières cherchent le leadership, recherchent l’appui des autorités, les militantes maliennes ont, reculé devant un code, décrié, cédant à  la menace des autorités islamiques ! Combien sont-elles à  avoir été attaquées sur les ondes des radios, par les leaders religieux : « Je suis insultée de partout, critiquée, menacée », confiait Saoudatou Haidara, de la Commission Lois de l’Assemblée Nationale et qui a planché sur le texte Malien, difficile à  avaler pour les uns et les autres. Le débat reste ouvert. Il fallait se protéger mais garderla tête froide : « Ce code, n’a pas assez été expliqué aux gens, nous nous l’avons fait avec les gens de la Francophonie lors d’un séminaire à  Québec », confiait Mbam Diatigui Diarra, Médiatrice de la République du Mali. « Il faut quand même qu’on sache ce qu’il y a dans ce code avant de l’adopter. Combien d’entre nous connaissent le document. Combien d’entre nous peuvent le décrypter ». « Le code de la famille lui a été réécrit par les membres du Haut Conseil islamique du Mali, et qu’à  cela ne tienne, les autorités Maliennes devront compter avec leurs dispositions. « Le débat risque d’être chaud, plus que ce que nous avons déjà  vu en Août dernier», confiait aussi Sy Kadiatou Sow, ex gouverneur de la République du Mali. « Mais peut-être, pourrions-nous inspirer des femmes sénégalaises, de leurs points de vues » et « mêmes des femmes arabes, de Tunisie, du Maroc, d’ailleurs pour enrichir le débat », ajoute une autre femme leader. « Les femmes n’ont pas assez confiance en elles », ajoute Mme Sidibé. Elles se promettent alors de remettre ça, sous les bons auspices de la doyenne Sira DIOP, ( Fondation Femmes d’Afrique et Culture, Mémorial de Rufisque),qui propose un cadre de concertations de réflexions, une initiative déjà  commencée, avec l’idée : « Ma grand-mère m’a dit », sorte de paroles de sagesses aux tout petits ! Les femmes instrumentalisées en politique Reste l’instrumentalisation politique des femmes, lors d’élections ou de nominations à  des postes clées. Les chiffres sont là  pour témoigner, explique le professeur Sow et la disparité est là  entre femmes du continent : Au Sénégal, précise Amsatou Sow Sidibé, il 37 femmes députés pour 150, 1 vice présidente sur 7,10 femmes élues pour 100 dans les collectivités, 6 femmes ambassadeurs. Au Mali, elles sont sous représentées également : Il y a 3% de femmes à  la tête de partis politiques, 10% de députés, 28% de femmes ministres (la parité avance), 14% membres du conseil Consitutionnel. Ce qui pose le problème de la parité évoqué plus haut et qui se voit entravé par de multiples facteurs : Rapports sociaux de force, inégalités sociales, mauvaise interprétation de l’Islam, pouvoir économique etc… « Les femmes doivent avoir les postes qu’elles méritent, il faut les privilégier partout o๠il y a des postes de responsabilité, elles ne doivent pas être « de simples jupettes» « , en référence aux femmes ministres qu’avaient nommé Alain Juppé, en France, alors premier ministre sous Chirac, et dont beaucoup étaient passées à  la trappe. Ce fut aussi le cas au Sénégal pour des femmes ministres qu’on avait placé là , sans réelle conviction. Au Mali, l’instrumentalisation politique se situe au niveau des masses électorales, des femmes rurales notamment, celles qu’on mobilise pour soutenir des candidats Hommes et celles qui ne sont pas tout à  fait éligibles sur les listes électorales se contentant d’être des leviers du pouvoir des autres. « Pourtant, il y a de plus de femmes engagées en politique et même dans les régions au Mali », explique Nana Sissako, du Groupe Pivot Droits et Citoyenneté des femmes ». Les femmes victimes des conflits et autres paramètres sociaux Outre la politique, les femmes africaines, restent victimes des conflits(comme en Casamance au Sud Sénégal) et d’autres de situations d’urgence de santé ou d’accès aux soins et à  l’eau potable, notamment dans les zones rurales, etC’… Elles sont classées populations vulnérables par les organismes internationaux et font partie du programme des OMD(objectifs du millénaire pour le développement ». Nous devons intégrer les OMD dans nos politiques nationales, ajoute Amsatou Sow. Parce qu’il y a clairement un manque de culture du droit des femmes chez nous, ce qui suppose donc un engagement national, régional et même international ». Leadership ! leadership ! Les faits, la réaltié des femmes Africaines est là  avec toute sa complexité, mais les femmes leaders dont nous parlons aujourd’hui et qui ont débattu au Musée National de Bamako, dans le cadre de la semaine de l’amitité sénégalo-malienne, ne sauraient être des victimes d’un monde « d’hommes ». Plutôt sont-elles des battantes, des femmes dont l’image impressionne et dont la parole sert d’exemple, des femmes dont l’action influence les autres et dont le positionnement social confère le respect ! A l’instar de Mme Saoudatou Ndiaye Seck, Ambassadrice du Sénégal au Mali, et qui a chapeauté ce large débat, autour de questions féminines. Une autre belle initiative de femmes !