Après les résultats du premier tour de l’élection législative partielle dans la commune V de Bamako, deux candidats se dégagent pour former le duel du second tour prévu pour le 21 juin prochain. Candidate du Rassemblement pour le Mali (RPM), l’ex-ministre de l’àducation nationale, Madame Togola Jacqueline Marie Nana est arrivée en tête avec 29,66% des voix, devançant le candidat de l’Union pour la république et la démocratie (URD), Boubou Diallo, qui comptabilise 22,47% des suffrages. l’autre enseignement de ce scrutin a été le très faible taux de participation, qui n’a pas dépassé 8,2%. Avec seulement 19 000 votants sur plus de 231 000, aucun des candidats n’a pu véritablement mobiliser les électeurs, alors qu’il s’agissait d’élire un député pour le siège laissé vacant par feue Oumou Simbo Keà¯ta (RPM) à l’Assemblée nationale. Arrivé en troisième position, avec 17,45% des voix, le leader religieux Mohamed Kimbiri, patron de la radio Dambe, a quant à lui bénéficié du soutien d’une importante frange de notables religieux de la commune V du district de Bamako. Report des voix En attendant le 21 juin, les deux camps en tête peaufinent déjà leur stratégie pour rallier le maximum de voix possibles au second tour. Au QG du RPM, les militants sont partagés entre l’espoir de gagner et une certaine frilosité liée à l’éventuel report des voix des électeurs du RJP, le parti de Kimbiri, devenu faiseur de roi. Il se dirait en effet que ses militants ne sont pas très favorables à la victoire d’une femme. Mais au delà des considérations liées au genre, un membre du parti des Tisserands indique que le poids financier fera la différence au second tour : « C’est celui va le plus banquer qui l’emportera !» Du côté de l’URD, on reste confiant : « Les liens familiaux de Boubou Diallo dans la commune sont un atout », confie un cadre du principal parti d’opposition. En plus du soutien de deux autres partis de l’opposition, le PRVM FASO KO qui a obtenu 831 voix et le PDES 212 avec 1,15% des suffrages exprimés, « Boubou Diallo pourrait créer la surprise grâce à ces voix déjà acquises », estime Madani Traoré, secrétaire général du bureau national de l’URD. Reste l’équation du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (SADI) du député Oumar Mariko, arrivé en 4ème avec plus de 9% des voix. Compte tenu de sa position ambiguà« vis-à -vis du pouvoir, nul ne sait quel sera son mot d’ordre. Cela dit, que ce soit Kimbiri ou le SADI, il n’est pas dit que les électeurs suivront les consignes de vote. La clef du scrutin se trouve sans doute dans la capacité des deux candidats à remobiliser un électorat qui a largement boudé le premier tour.
