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Législatives : de la constitution des listes…

Nul ne saurait ignorer ni disconvenir que les législatives prochaines constituent l'événement majeur qui occupe et préoccupe les animateurs de…

Nul ne saurait ignorer ni disconvenir que les législatives prochaines constituent l’événement majeur qui occupe et préoccupe les animateurs de la vie politique de notre pays, le MALI. En analysant de près, la teneur des tractations qui fut autour de la constitution des listes et la cartographie des alliances ; on ne peut arriver à  une conclusion différente de celle selon laquelle notre pays à  aujourd’hui, plus que jamais besoin d’une nouvelle race de femmes et d’hommes politiques. Ce à  quoi nous assistons est simplement nauséabond et pour cause : -De la constitution des listes En jetant un bref coup d’œil sur la première expérience républicaine et démocratique de l’histoire moderne de notre pays, un fait majeur capte notre attention sur les mécanismes de désignation des candidats et de constitution des listes pour les élections de proximité. Sous l’US-RDA, il était inimaginable pour un militant, de se proposer candidat à  une compétition législative ou encore, instrumentaliser un camarade afin que ce dernier le réclame sur une quelconque liste. Les auteurs de tel acte, compromettaient à  jamais leur carrière politique. En effet, les propositions de candidatures relevaient exclusivement des sections locales qui erraient dans les différentes circonscriptions électorales ; propositions qui étaient en dernier instance validées par le Bureau Politique National. C’’est en réunion de section, que les candidats pour telle ou telle circonscription étaient choisis, sur la base de critères de compétences, d’engagement, d’expérience, de qualités morales etc et cela, qu’ils soient originaires ou pas des aires de compétition. C’’est ainsi que par exemple, Gabou DIAWARA (Père du Ministre Daba DIAWARA) a été député de Sikasso sans jamais y séjourner au paravent, Ataher MAIGA (Père de l’actuelle Première dame) fut député de Ségou bien qu’il soit de Gao, Mamadou SAAR, député de Nara bien qu’étant de Bamako…. Ce mode de désignation des élus reposait sur une vision politique structurée autour de trois (03) axes principaux : 1-Le candidat doit se sentir investi d’une mission collective qui l’impose une exigence de compte à  rendre à  la base ; 2-il ne doit jamais échapper au contrôle citoyen et enfin 3- Il ne doit être jugé et apprécié en fin de mandat que sur la base de résultats obtenus. Vous convenez aisément avec moi, que les dépôts de caution, les lobbyings, les intimidations, les menaces et les éliminations à  l’Africaine autour des candidatures n’étaient d’aucune utilité ici car n’avaient point leur place. Qu’en est-il aujourd’hui ? Comment procède-t-on aux choix des candidats au sein de nos organisations politiques depuis des années ? Beaucoup d’entre vous ont les réponses appropriées à  ces questions mieux que moi ….En réalité, C’’est par là  qu’à  commencer la véritable débâcle et la réelle déchéance de la vie politique Malienne : le choix des hommes. C’’est parce que, les critères de choix politiques et objectifs ont disparu de la quasi-totalité de nos formations politiques que les élus, au lieu de se considérer comme des chargés de missions dans l’exercice de leur mandat, voient plutôt dans leur fonction, la conséquence d’un pouvoir conquis. Puisque tout conquérant vainqueur est habilité à  jouir de l’ensemble des butins de sa conquête, l’écrasante majorité de ses députés et maires, une fois élus, échappent à  tout contrôle, ne redoutent aucun bilan et actent généralement pour la préservation et la satisfaction de leurs intérêts personnels et claniques. C’’est cela la triste réalité. II) Des alliances : En observant la dynamique politique inter-partis Malienne, les différentes alliances effectuées en vue des prochaines législatives en disent beaucoup. Nous avons toujours dit et défendu, qu’en politique, une alliance ne doit s’effectuer qu’autour d’idéaux, de valeurs, de projets et de programmes. Cependant, ce qu’on nous a une fois de plus démontré équivaut à  la métaphore suivante. Boucs et hyènes, vipères et coqs , béliers et lions, rats et tigres etc… bien qu’ils soient des ennemis héréditaires dans bien de cas, ou des proies les uns pour les autres, acceptent quand bien même de se mettre ensemble pour permettre à  chacun de grignoter éventuellement quelques strapontins de la chose publique. l’essentiel pour eux, C’’est d’avoir quelques députés à  l’Assemblée Nationale, point barre. Décidément, nos hommes politiques savent se surpasser, prendre de la hauteur, se mettre au-dessus de la mêlée et ranger de côté leurs farouches antagonismes pour atteindre des objectifs partisans ou préserver des privilèges. Curieusement, ils ne sont jamais capables d’accomplir de telle prouesse pour sauver le pays quand bien même son existence est menacée. .. Citez-moi, s’il vous plait, une seule raison pour laquelle les citoyens doivent avoir du respect et de la confiance pour des élus de cette trame ? De tout ce qui précède, ayons l’humilité et la sagesse, d’affirmer, que nous devons revoir de façon intégrale et radicale non seulement l’ossature de nos structures politiques, les modes de fonctionnement mais surtout reprendre la formation citoyenne du Malien à  Zéro, en créant tous les environnements adéquats pour cela. Malheureusement on n’a pas encore commencé.