Législatives françaises : exit le scénario cohabitation ?

Selon des résultats partiels du ministère de l'Intérieur, la gauche arrive en tête à  l'issue du premier tour des législatives…

Selon des résultats partiels du ministère de l’Intérieur, la gauche arrive en tête à  l’issue du premier tour des législatives avec 29,4% des voix. Avec ce score, le Président français et ses alliés peuvent espérer asseoir leur légitimité et travailler dans la quiétude. Des projections hier soir leur donnaient 283 à  329 sièges à  l’Assemblée Nationale, o๠la majorité absolue est de 289 sièges. Ils peuvent déjà  comptabiliser 20 sièges gagnés à  l’issue du premier tour de ce 10 juin. Autre motif de satisfaction, en particulier pour le Premier Ministre, aucun ministre ne semble en difficulté pour l’emporter, pas même ceux qui se présentaient dans des circonscriptions difficiles, comme Stéphane Le Fol dans la Sarthe ou Aurélie Filippetti en Moselle. Au moins cinq ministres ainsi que le Premier ministre lui-même s’offrent le luxe d’être élus dès le premier tour. Jean-Marc Ayrault a appelé «les Françaises et les Français à  se mobiliser dimanche prochain pour donner au président de la République une majorité large». La gauche craignait un sursaut des électeurs de droite qui s’ils donnaient cette majorité à  l’UMP, imposeraient à  François Hollande de cohabiter avec une Assemblée Nationale hostile. La gifle de Mélenchon Pour définitivement prendre le contrôle de l’Hémicycle, le Parti socialiste devra certainement s’allier avec Europe-Ecologie-Les-Verts qui pourraient obtenir 12 à  18 députés (il en faut 15 pour constituer un groupe parlementaire). Mais au sein de la gauche, il y a également eu des échecs cuisants. Comme le Front de gauche qui avec 6,6% des voix et un 13 à  19 députés (contre 20 actuellement) ne réalise pas un score à  la hauteur de ses espoirs. Son leader charismatique Jean-Luc Mélenchon a été battu à  Hénin-Beaumont o๠il était allé défié la présidente du Front National, Martine Lepen. Un Front National qui réalise aussi un bon score lors de ces législatives. Il y a cinq ans, le parti d’extrême droite était au bord du gouffre, avec moins de 5% au plan national. Avec 13,6 %, il se rapproche de son meilleur niveau – 15% en 1997. « Le Rassemblement bleu marine résiste remarquablement bien (…). Nous confirmons ce soir notre position de 3e force politique de France », a déclaré Marine Le Pen depuis Hénin-Beaumont. Quand au parti du président sortant, Nicolas Sarkozy, l’Union pour un Mouvement Populaire limite la casse. Avec 27,1% des suffrages, l’UMP et ses alliés peuvent obtenir entre 210 et 263 sièges. A l’issue du premier tour, il comptabilise au moins six élus et peut encore espérer préserver 250 sièges. Signe de ce maintien: d’anciens ministres du gouvernement Fillon qui étaient en difficulté sur le papier, comme Xavier Bertrand dans l’Aisne, se retrouvent en ballottage favorable Grosse abstention Si la présidentielle avait fortement mobilisé, les français ont boudé ces législatives. l’abstention s’élèverait ainsi à  57%, un record dans l’histoire des législatives françaises. Les électeurs ont surtout fait faux bond au Front National dont plusieurs élus se retrouvent en difficulté. En attendant le second tour, les tractations ont commencé pour garantir les résultats du premier tour, voire inverser la tendance dans certaines circonscriptions. l’UMP a d’ores et déjà  prévenu qu’elle ne ferait pas d’alliance avec le FN en cas de triangulaire.